On le dit et on le répète bien souvent, la presse doit tirer les enseignements de la montée en puissance de l’information 2.0. En un mot s’adapter.
Sur le Net, les lecteurs sont de moins en moins dans une logique de consommation d’information - éventuellement rédigée par des journalistes que l’on peut identifier et qui font référence - mais bien souvent dans une logique de relation - au moins potentielle. Le meilleur exemple en est bien certainement les blogs où le lecteur a la possibilité de discuter avec le blogueur. Un blogueur dont il connaît si ce n’est le visage du moins la bio et qui s’exprime à la première personne.
Plus qu'une mode, je pense en l’occurrence qu’il s’agit d’un nouveau paradigme durable. On est loin du journaliste de presse écrite, anonyme ou réputé. La situation du locuteur (ou le blogueur notamment) prend une double direction : vers une certaine nouvelle « starification » d’un côté, vers une plus grande proximité de l’autre.
L’Equipe dans sa nouvelle formule quotidienne - version papier - semble en tirer les conséquences. Depuis quelques semaines, certains grands papiers, souvent à l’entrée des grandes sections, sont illustrés par une photo du journaliste accompagné de son adresse e-mail.
Pour la presse d’entreprise, cela pose me semble-t-il de vraies questions. Les articles doivent-ils être signés ? Par qui ? Plusieurs options existent me semble-t-il :
1) Considérer que, justement, le journal interne par exemple, doit être la voix de l’entreprise plus que celle des individus qui la composent = des articles non signés, ce qui n’empêche pas de mettre en avant les collaborateurs dans les papiers.
2) Mettre en avant, non pas les rédacteurs eux-mêmes - quelle légitimité auraient-ils ? - mais certains experts de l’entreprise au travers d’entreprises (le fameux « avec la participation de »).
3) Se doter au sein de la Direction de la Communication des experts légitime - à l’image des corporate category managers de Danone, des experts thématiques de la dircom que le groupe n’hésite plus à utiliser comme référents.
4) Faire du magazine un journal d’expression des salariés - se pose alors néanmoins la question de l’intérêt du print et de sa complémentarité avec le Web.
Votre avis ?