Le coup d'état brésilien des nantis du libéralisme.

Publié le 12 mai 2016 par Micheltabanou
Dilma Rousseff, dont le mandat de présidente a été suspendu temporairement jaujourd´hui, a appelé ce jour les Brésiliens à se mobiliser contre le coup d'Etat dont elle est victime.

"Aux Brésiliens qui s'opposent au coup d'État, qu'ils soient de n'importe quel parti, je lance un appel: maintenez-vous mobilisés, unis et dans la paix. La lutte pour la démocratie n'a pas de date finale, c'est une lutte qui exige qu'on s'y consacre en permanence". "Je n'aurais jamais imaginé devoir lutter une nouvelle fois contre un coup d'État", a ajouté Dilma Rousseff, qui a survécu à la torture sous la dictature (1964-1985) et a été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010.

"Dilma, guerrière, de la patrie brésilienne!", ont scandé ses ministres et ses parlementaires proches rassemblés dans la salle de presse. Quelque 500 partisans massés dehors lui ont réservé un accueil semblable lorsqu'elle a fait un deuxième discours, devant le palais présidentiel. "Temer, dehors!", ont lancé ses partisans en référence au vice-président Michel Temer, qui a pris possession des fonctions présidentielles et devait nommer un nouveau gouvernement dans la journée.

"Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement mon mandat, c'est le respect des urnes, de la souveraineté du peuple brésilien et de la Constitution", a déclaré la chef de l'Etat suspendue pour 180 jours maximum. Elle a aussi répété qu'elle était victime d'un "coup d'État" et d'une "farce juridique et politique", et que son gouvernement avait subi "un intense sabotage" mené par son propre vice-président. "Il s'agit d'un coup d'État parce qu'une destitution sans crime de responsabilité est un coup d'État", a-t-elle insisté. "Ceux qui n'ont pas réussi à arriver au gouvernement par le vote direct du peuple sont arrivés par la force au pouvoir, en se fondant sur les raisons les plus légères", les maquillages des comptes publics qui lui sont reprochés. "Les actes dont on m'accuse sont courants et ont été pratiqués par tous mes prédécesseurs".

Aujourd'hui la droite revancharde se venge des mesures sociales entreprises par Dilma Roussef. Un déchaînement de classe. Parmi les quel­que 3,5 millions de manifestants du 13 mars dernier, l'immense majorité était blanche. Et pourtant, depuis 2011, plus de la moitié de la population brésilienne, soit 110 millions de personnes, est noire. Autre détail : 77 % des personnes qui participaient aux manifestations jouissaient d'un niveau d'éducation largement supérieur à celui de la population brésilienne. Et 40 % recevaient un salaire 10 fois supérieur au salaire brésilien moyen ", constatent sur le blog du bureau du Brésil (geopolis.francetvinfo.fr/bureau-bresil) les journalistes Fanny Lothaire et Marie Gentric, présentes à Rio. Pas de Noirs, pas de pauvres non plus, donc, dans les rangs des manifestants ! " À l'exception, bien entendu, des employés domestiques, des vendeurs ambulants et des employés de la police militaire. Les cris de colère étaient ceux d'une élite, la voix d'une minorité "

Demain ce Brésil des pauvres, l'immense majorité viendra corriger cette incroyable haine sociale et triche constitutionnelle qui est portée par ces riches, ces cyniques et ces racistes.