Le BTP génère 250 millions de tonnes de déchets par an. Aujourd’hui, seuls 40 % sont valorisés, mais la loi de transition énergétique impose un seuil de 70 % d’ici 2020. Passer d’une économie traditionnelle linéaire à l’ambition d’une économie circulaire implique de repenser intégralement la gestion des matériaux d’un chantier pour produire de façon plus durable et raisonnée. Illustration avec le projet du 66 rue des Archives à Paris.
Les déchets du chantier revalorisés dans le nouveau béton
Le chantier prévoit en effet l’évacuation de 4 000 tonnes de gravats destinés à être entièrement recyclées. La majeure partie servira pour les sous-couches routières, mais 720 tonnes ont également été sélectionnées pour leur qualité, analysées en laboratoire et réutilisées pour la préparation du nouveau béton qui a été recoulé sur le 66 rue des Archives.
Ce travail est le fruit d’un partenariat avec le groupe Lafarge, avec lequel une démarche collaborative d’amélioration des matériaux est en cours depuis plusieurs années. A travers son offre aggneo™, il donne la possibilité de récupérer les éléments de démolition qui seront concassés puis réinjectés dans le béton de construction. « C’est la première fois que nous testons cette offre en circuit fermé et le bilan est très positif. Avec cette technique, le bâtiment se reconstruit sur lui-même » se réjouit Aurélie Remetter, responsable environnement et construction durable chez Bouygues Bâtiment Ile-de-France Rénovation Privée.
Un impact carbone diminué
Les équipes du chantier ont également intégré les acteurs locaux à cette démarche : l’approvisionnement en gravats recyclés a été effectué directement sur le site et leur transformation à proximité du chantier. Un prérequis indispensable au développement d’une économie circulaire qui ne peut fonctionner qu’à l’échelle locale, au sein d’un écosystème. Cette logique, couplée à l’utilisation de béton recyclé, a ainsi permis d’aboutir à un bilan carbone positif au global sur ce chantier, avec la réduction du transport de matériaux et une consommation réduite de matières premières neuves.
Intégrer tous nos types de déchets dans un système d’économie circulaire, c’est maintenant possible !