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La Comtesse Maritza par le Théâtre d´opérette de Budapest au Deutsches Theater
Publié le 12 mai 2016 par Luc-Henri Roger @munichandcoLa Comtesse Maritza (en allemand Gräfin Maritza) est une opérette en trois actes du compositeur hongrois Emmerich Kálmán, sur un livret de Julius Brammer et Alfred Grünwald, d’après Le roman d’un jeune homme pauvre d’Octave Feuillet. Cette opérette à la partition dotée de belles couleurs instrumentales constitue, avec Die Csardasfürstin, le plus grand succès qu´ait connu le compositeur Kálmán,et une des plus belles opérettes du répertoire austro-hongrois avec le Baron Tsigane de Strauss, une opérette à laquelle la comtesse fait par ailleurs référence lorsque elle lui emprunte le nom de son supposé fiancé, le baron Koloman Zsupan . Sa première représentation eut lieu à Vienne au Theater an der Wien, le 28 février 1924. L´histoire tragi-comique de l´opérette, beaucoup plus comique et amusante que tragique, met en scène des personnages très différenciés et est émaillée de beaux duos romantiques, de nombreux numéros comiques et de mélodies désormais célèbres, dont, pour ne citer qu´eux, le duo "Komm mit nach Varasdin", "Grüss mir die reizenden Frauen" ou encore le grand air de Tassilo, "Komm Zigan". L´oeuvre de Kálmán a rencontré un succès tel qu´elle a été quatre fois portée au cinéma (en 1925, 1932, 1958 et 1954).
C´est avec cette oeuvre que le Théâtre d´opérette de Budapest, qu´accueille ces jours-ci le Deutsches Theater de Munich, avait rouvert ses portes, dans la mise en scène de Miklós Gábor Kerényi, alias Kero, qui présidait alors aux destinées de ce théâtre. Depuis, cette production de la Comtesse Maritza est partie en tournée internationale et a été présentée tant à Londres qu´à Baden-Baden, Munich, Saint-Pétersbourg ou Lahti en Finlande.
Si l´oeuvre est empreinte de romantisme et de passion, elle comporte également une bonne part d´amusement, avec une série de personnages qui cachent leur véritable jeu et s´enfoncent toujours plus avant dans leurs mensonges, ce qui conduit à toute série de malentendus et de quiproquos mais se termine pour tous et toutes par un happy end.
Là où l´on pouvait espérer une mise en scène opulente, on trouve un spectacle hétéroclite qui utilise la panoplie du comique de situations, accentue les traits saillants des personnages et donne dans une caricature plutôt facile, en renforçant l´accent hongrois de certains des protagonistes et en privilégiant comme il se doit le folklore hongrois, tant par les costumes que par les danses folkloriques exécutées par le ballet du Théâtre de Budapest et d´excellents danseurs solistes. Les décors d´Ágnès Gyamarthy sont assez composites et un peu datés. Sans grands moyens, ils évoquent la cour d´une propriété de campagne dont la bâtisse est signalée par son seul balcon, des lierres pendent de ci-de là, le tout sur fond d´une toile représentant des montagnes aux sommets enneigés, une toile mal tendue qui laisse voir de grands plis sur un côté. Des poteaux de bois supportent une ligne électrique comme on pouvait encore parfois les voir en campagne. Les costumes qui portent la même signature que les décors évoquent la diversité du vestimentaire hongrois, du militaire au paysan.
Lázló Makláry, qui dirige l´orchestre et les choeurs du Théâtre d´opérette de Budapest, interprète l´oeuvre avec emphase. Les chanteurs acteurs déclament leur texte plutôt qu´ils ne le jouent, ce qui accentue d´autant l´impression de caricature, mais d´aucuns sauvent sauvent la mise par la qualité du chant. Zsolt Vadász campe un Comte Tassilo de belle venue avec un beau phrasé et une bonne projection, il force cependant dans les aigus, peu maîtrisés. La comtesse Mariza de Mónika Fischl remporte l´adhésion d´un public enthousiaste et la charmante Annamari Dancs séduit dans le rôle primesautier de la jeune Lisa.
Le public, au sein duquel on note une importante présence de la communauté hongroise de Munich, a réservé un accueil chaleureux à la troupe du Théâtre d´opérette de Budapest, qui jouera encore Gräfin Maritza jusqu´au 15 mai au Deutsches Theater de Munich.
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