J’ai découvert ce titre quand Stéphie a chroniqué le dernier ouvrage de cette auteure et qu'un de ses romans précédents « Grandir » a été évoqué dans les commentaires. Sophie Fontanel, je connaissais son activité de journaliste de mode, je ne savais pas qu’elle était aussi auteure. Dans ce livre, elle évoque sa maman de 86 ans, sa perte de mémoire et l’accompagnement dans la maladie.
Une mère qui commence à tomber, une mère qu’il faut rassurer, une mère qu’il faut accompagner, à qui il faut tenir la main, une mère qu’il faut raisonner pour qu’elle accepte de quitter son domicile et qu’elle se fasse soigner…chaque enfant redoute ce moment. Dans ce livre, Sophie Fontanel livre ses sentiments les plus profonds, ses craintes mais aussi ses choix. Arrêter de vivre pour s’occuper de sa mère…en fait prendre le temps de vivre ces instants. L’auteure remet les choses à leur place, certes elle refuse de sortir mais c’est juste que son cœur et sa tête sont ailleurs. Ils sont avec cette mère. Ils sont les organes qui déclenchent des réactions spontanées et automatiques de mise à disposition, de dévouement, d'accompagnement. Mais parce que derrière cela il y a un amour puissant, un lien mère-fille tel que rien ne relève de la normalité. Oui mais c’est ainsi et surtout il ne peut en être autrement pour les deux protagonistes. Entre les lignes on ressent parfois la dureté des paroles de la vieillesse, ces caprices d’enfant que nous subissons parce qu’on les excuse, parce que ça ne se fait pas de le dire mais ces petits mots qui blessent.
Davantage que le combat d’une vieille femme contre la maladie, ce livre est le combat d’une fille pour continuer à vivre normalement en accompagnement au mieux et du plus profond de son être sa maman dans la maladie. Un témoignage qui fait grandir car quand s'annonce la perte de la maman, n'est-ce pas à ce moment que l'enfant grandit réellement. Apprendre cela, accompagner les derniers instants, grandir dans la douleur. Un livre beau, fort, vrai, sans morale ni fin d’ailleurs. Un témoignage que chacun ajustera et goûtera selon son vécu.
L'avis de Stéphie.