Cannes ayant commencé depuis hier soir et j'ai encore pas mal de films vus ces derniers mois dont je n'avais pas parlé, tentons d'expédier les affaires courantes et de vous livrer quelques lignes sur des films qui sont sortis en ce début mai juste avant le festival ( qui a parlé de fonds de tiroirs?) et que j’ai eu l’opportunité de voir dans les différents festivals de ce début d’année où j’ai eu l’occasion d’aller…
Malgré des critiques plutôt bienveillantes dans l’ensemble pour ces films de la part d'une presse que je trouve finalement bien indulgente, je n’ai pas vraiment été vraiment emballé par ces divers films, d’où ces courtes chroniques.. On en parle vite car avec les films de Cannes, tous ces films ne seront plus à l'affiche dans deux trois semaines, normalement....
Commençons par 1. Dieu ma mère et moi, de Federico Véroj ( sortie le 4/05) vu aux Reflets du cinéma ibérique de Villeurbanne, porte le même titre français qu’un -livre de Franz-Olivier Gisbert- paru il y a quelques années, certainement pour lui donner un lointain cousinage avec Woody Allen. Or, son titre original El apóstata, est plus parlant puisqu’il signifie l’'apostasie, à savoir l’acte de l’effacement des registres catholiques que souhaite faire Tamayo le héros de ce film espagnol arguant du fait qu'on ne lui a demandé ni son avis, ni son accord pour faire de lui un catholique.
L’idée de départ est plutôt intelligente et originale, mais le résultat final laisse assez mitigé faute de trouver un véritable ton d’ensemble :
Au lieu d’aller dans la direction de belle réflexion sur l’opposition entre religion et liberté qu’il pourrait sous tendre, le film hésite entre farce burlesque avec quelques scènes assez délirantes et oniriques ( une déambulation nu dans le jardin d’éden, une empoignade dans un train avec une inconnue) et le récit intimiste et autocentré dans lequel ce trentenaire qui se cherche ressemble d’assez près à certains de ses congénères du cinéma français, vaguement indécis et lymphatique et somme toute pas très passionnant à suivre, malgré un coté plutot sympathique de l'acteur ( ami du réalisateur et acteur professionnel) qui l'incarne et des personnages féminins, particulièrement jolies qui l'entourent..
Dieu, ma mère et moi a le mérite d’oser traiter d’un sujet caustique, mais son traitement assez anecdotique déçoit un (petit) peu..
DIEU MA MÈRE ET MOI Bande Annonce (2016)
Comme le film précédent, ’ai vu 2.La visita le film chilien de de Mauricio López Fernández qui est sorti hier le 11 mai, au festival du cinéma ibérique et latino américain de Villeurbanne début mars et là encore un beau sujet pour un traitement un peu décevant…
Sur une intrigue qui pourrait faire penser à du Almodovar (le retour d’un transexuel dans une famille composée presque uniquement de femmes, le cinéaste chilien opte pour un traitement totalement opposé à la folie et à l’inventivité du prodige espagnol.
Alors que la maison se prépare à accueillir une veillée funèbre après la mort du domestique une grande bourgeoise chilienne voit revenir son fils après plusieurs années d'absence, durant lesquelles il est devenu Elena.
Une mutation qui va totalement bouleverser l’ordre établi pour un sujet qui pourrait aussi être traitée comme un Chabrol chilien avec ironie et distance…sauf que la on n’est ni chez Almodovar ni chez Chabrol et le film nous offre une succession de plans séquences particulièrement statiques qui ont vite raison de la bonne volonté des spectateurs
Dommage pour la belle prestation de l’actrice transsexuelle Daniela Vega incarne avec une grande retenue le personnage de Felipe-Elena...
LA VISITA Bande Annonce (2016)
N’étant pas du tout un habitué des aventures de Sherlock Holmes le héros crée par Sir Arthur Conan Doyle. (N’ayant vu aucune ni au ciné ni à la télé, ni celles avec Robert Downey Jr, ni celles télévisuelles avec Benedict Cumberbatch) je me suis retrouvé un peu par hasard à aller voir à Beaune entre deux films de la compétition ce 3. Mr Holmes - sortie le 4/05, long métrage de Bill Condon présenté hors compétitionDans cette adaptation du romanLes Abeilles de Monsieur Holmes de Mitch Cullin
Avec un Holmes particulièrement vieillissant (il est censé avoir 93 ans) joué par le formidable acteur britannique de Ian McKellen qui livre une prestation forcément toute en nuance et subtilité, , publié en 2005 Homes a pris sa retraite dans une maison de campagne où il occupe son temps à prendre soin de ses ruches et revient sur une de ses affaires les plus mémorables.
Sauf que Holmes a justement fort à faire avec sa mémoire défaillante. La construction du récit, embrasant trois enquêtes et trois périodes différentes est plutôt ingénieuse, mais certains passages notamment avec la ruche ne sont pas follement passionnantes, d’autant plus que la mise en scène de Bill Condon . N’évite pas vraiment le coté téléfilm de luxe faute d’ampleur et d’envergure suffisante….
Pas déplaisant à voir mais on a quand même du mal à comprendre la nécessité de cette adaptation un peu paresseuse.
MR. HOLMES - Bande-annonce VO
Vu aussi à Beaune mais en compétition officielle, présenté par l’équipe du film en entier, 4. Braqueurs ( sortie le 04/05) de Julien Leclerc avait ravi les festivaliers, à ma grande surprise, car je fus oin de partager cet enthousiasme général.
L’assaut et "Gibraltar" m’avaient déjà peu convaincu et assez ennuyé, je pense que le cinéma du sympathique Julien Leclercq qui tente des adaptations françaises de cinéma de genre ( et c’est tout à son honneur) n’est pas pour moi : "Braqueurs" est certes une série B efficace et pas mal mise en scène, avec des scènes d’action vraiment réalistes, mais cela manque vraiment trop de subtilité, et le scénario- autour d’une guerre de gans entre des braqueurs et des dealers est vraiment trop pauvre et les personnages n’ont aucune épaisseur….
Les acteurs ne sont pas en plus très bons ( même Bouajila, monolithique), excepté le toujours formidable Guillaume Gouix en toxicomane loyal… les amateurs de films d’actions couillus semblent adorer, mais les autres passeront facilement leur chemins comme j’aurais du le faire ce soir là…
#BRAQUEURS le 4 Mai au cinema