Un film de Kenneth Branagh (2015 - USA) avec Lily James, Cate Blanchett, Richard Madden, Holliday Grainger, Sophie McShera, Derek Jacobi, Helena Bonham-Carter
Pas si mal.
L'histoire : Est-il besoin de la raconter. Allez, si, faut bien se remettre dans le contexte. La jeune Ella grandit avec son papa et sa maman dans un jolie maison-ferme, dans une atmosphère simple et raffinée. Mais sa maman meurt et quelques années plus tard, son père se remarie. Avec une méchante, ambitieuse, superficielle, dotée de deux filles qui ont les mêmes défauts que leur mère mais qui en plus sont assez idiotes. Le papa meurt, et Ella devient la boniche de la maison ; sans se révolter car sa maman lui a appris à toujours être gentille en toutes circonstances. Le soir elle est si fatiguée qu'elle s'endort parfois dans la cuisine, auprès de la cheminée, et se réveille le matin le visage souillé par les cendres. La mère et les soeurs la baptisent donc Cendrillon. Un jour, alors qu'elle se promène seule dans la forêt, elle rencontre un beau jeune homme qui s'avère être le prince héritier de la contrée. Etc. etc.
Mon avis : Plutôt une bonne surprise par rapport à ce que j'avais lu et entendu sur ce film. Certes, c'est un peu kitsch... décors flamboyants, costumes hauts en couleurs, personnages un poil caricaturaux, mais je ne pense pas que ce soit une raison valable pour descendre le film : car quoi de plus kitsch qu'un conte de fées ? Il faut en mettre plein les yeux, il faut être dans un monde à part. Donc finalement, je trouve que Kenneth Branagh respecte bien le schéma. J'ai été émerveillée, comme une gosse, et j'ai adoré les petites souris, une parfaite réussite numérique ! Dommage, pas assez présentes, comme dans le Disney, où elles sont si drôles, ainsi que le chat. Petite erreur, Kenneth ; dans un conte, l'humour est essentiel, beaucoup d'humour. Et les animaux, qui participent activement au récit, toujours, doivent avoir un rôle important !
Par ailleurs, ce qui m'a réellement déçu ce sont les acteurs principaux... Je ne parle évidemment pas de Cate, éblouissante, tellement éblouissante qu'on ne voit qu'elle. C'est ça le problème... il aurait fallu une Cendrillon qui ne reste pas dans son ombre. Or la petite Lily n'est pas terrible. D'abord, elle a un visage trop connu, trop actuel, un mix entre Kate Winslet et Deborah François. Ca m'a agacée. Ensuite, elle est très lisse, trop lisse... on sait que Cendrillon est une fille qui ne se rebelle pas, mais on pourrait cependant la voir malheureuse, dans sa chambrette, pleurer, froncer les sourcils, ou bien maladroite (ce qui pourrait amener des rires). Au lieu de ça, elle affiche constamment un sourire benêt, toujours le même. Elle n'a pas vraiment de charme. Je préfère mille fois Amy Adams dans Il était une fois, par exemple : jolie comme un coeur, mais un peu fofolle, et pleine d'expression. Et puis sa robe de bal ne brille pas assez... je préfère celle de la marraine fée, Helena Bonham-Carter, une splendeur ! En tous cas, encore une fois, c'est Sandy Powell qui s'est occupée des costumes, et elle est vraiment top, cette nana !
Idem pour le prince. A bailler d'ennui, ce prince. On ne va pas dire qu'il est moche ; il ne l'est pas. Mais aucun charisme. Il n'a pas cet oeil pétillant et sexy d'un Rupert Friend, cette virilité féminine d'un Andrew Garfield, ou encore ce truc à tomber par terre de Nicholas Hoult...
Du coup, le couple nous fait surtout penser à Ken et Barbie... Dommage.
A noter Lily James interprétait Rose dans la série Downton Abbey (où elle était déjà assez passe-partout, malgré sa joliesse) et elle retrouve ici sa consoeur, Sophie McShera, qui jouait l'adorable cuisinière tête de mule Daisy !
Vraiment dommage, tous ces petits détails qui fonctionnent moyennement. Parce que sinon, j'ai eu ma part de rêve et d'enchantement. J'adore les princesses, je suis peut-être indulgente !
En fait, les critiques sont moins mauvaises que je ne pensais. Ce sont surtout quelques articles très très durs qui ont fait chuter la moyenne. Pour une grande majorité, OK c'est bien propre, OK Lily James est un peu niaise, mais l'émerveillement est là. Idem pour les spectateurs.
1.700.000 entrées en France, joli score. Les petites filles (ou grandes...) ont adoré ! Car je gage que ce sont elles qui ont entraîné les familles dans les salles. Et là, on ne sait si on doit s'en réjouir... ou pas. Le mythe du prince charmant fait quand même - c'est désormais prouvé - beaucoup de dégâts... Mais bon, moi, à bientôt 60 balais, j'en suis encore là. Alors après tout, relativisons...