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Enquête préliminaire ouverte pour l’Affaire Baupin par le parquet de Paris

Publié le 11 mai 2016 par Leblogpolitique

À la suite des révélations intervenues hier concernant des agissements pour le moins déplacés de Denis Baupin, Député écologiste et Vice Président de l’Assemblée Nationale démissionnaire, le parquet de Paris vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Affaire Baupin : La photo qui dérange

La parution d’une photo montrant Denis Baupin portant du rouge à lèvres en compagnie de 7 autres députés pour une campagne de communication contre les violences faites aux femmes a sonné comme un terrible affront pour les jeunes femmes élues et membres du parti Europe-Ecologie les Verts. Un déclencheur qui libère la parole de celles qui ont, selon leurs dires, eu à faire face à des avances et gestes plus que déplacés de la part du député.

Pour ne prendre que cet exemple, Sandrine Rousseau, actuelle porte-parole du parti écologiste a déclaré : « Je ne voyais pas quelqu’un qui défendait le droit des femmes mais quelqu’un qui avait forcé une femme à l’embrasser. Ça m’a fait l’effet d’un électrochoc. Je me suis dit que ce n’était plus possible de tenir ça ».

Machine médiatique contre loi du silence

SMS graveleux, baisers forcés, gestes déplacés et attouchements, dans les locaux de l’assemblée, mais aussi du parti, autant de faits qu’aurait commis Denis Baupin sur une période relativement longue puisque certains témoignages évoquent des actes datant de 1998, selon l’enquête réalisée par Mediapart et France Inter. Et les langues continuent à se délier, d’autant qu’il y avait parfois des témoins.

Tout s’est rapidement emballé en 24 heures, entre les accusations des victimes présumées de harcèlement et d’agressions sexuelles et celles des proches du député ou du parti dont il était membre jusqu’à il y a peu. Le plus intrigant, si l’on porte un regard extérieur, est probablement que l’on apprend par Médiapart que nombre de ces femmes ont été découragées par le parti de porter plainte ou de dénoncer publiquement les agissements. D’autant plus surprenant les autres déclarations « parapluie » qui visent à éviter d’entrer dans la tourmente et à se dédouaner alors qu’il semblerait que le penchant pour la chose de la part de Denis Baupin était connu depuis longtemps et par beaucoup. « Des faits qui ne relevaient pas du harcèlement et encore moins d’une agression, simplement des propos un peu équivoques et qui ont immédiatement cessé quand nous l’avons dit à Denis Baupin », entendons-nous dire, par exemple, de François de Rugy, ex-député Europe Écologie les Verts.

L’enquête sur Denis Baupin s’annonce longue

L’enquête va être confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne même si, selon le procureur de la République, « aucune plainte relative à ces faits n’a été reçue au parquet de Paris ». Elle va s’attacher à « recueillir les témoignages des victimes présumées qui se sont exprimées dans les médias, à vérifier les dates et lieux de la commission des faits allégués et à entendre tout témoin utile. » Une enquête qui promet d’être haute en couleur, si l’on porte foi aux premiers témoignages parus dans la presse et largement relayées.

Pour sa part, Denis Baupin a dans un premier temps démissionné de son poste de Vice-Président de l’Assemblée Nationale, avant d’indiquer qu’il allait probablement porter plainte pour diffamation, ce qu’il a fait ce jour contre les médias qui ont révélé l’affaire. Quant à sa compagne, Emmanuelle Cosse, actuelle ministre du Logement, elle a déclaré ce matin sur France Info « Si ces faits sont avérés, il faut que ces faits soient réglés devant la justice, et s’ils ne sont pas avérés, il faut aussi que ce soit réglé devant la justice ». Elle se dit « très touchée en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère et en tant que ministre. » Que dire de sa position lorsqu’on apprend de Yves Contassot hier matin sur RMC qu’elle était au courant et était même intervenue en réunion « Lorsqu’il y a eu des allusions à ça, assez récemment dans un conseil fédéral, à la surprise générale la personne qui est montée à la tribune pour demander qu’on arrête de discuter ça, c’est sa compagne, c’est Emma Cosse (…). Elle est montée à la tribune pour dire ça suffit, je refuse qu’on continue de débattre de cette question »

visuel : lefigaro.fr


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