et l'Italie (quand même...) également.
L'Autriche sera représentée par une jeune femme fleurie fredonnant... en français,
tandis que la France jouera sur l'association de couplets en français et d'un refrain en anglais.
La conclusion est sans appel, en élargissant l'éventail des possibles, on aboutit à un rétrécissement des propositions. Et l'audace artistique dans tout cela ? Elle est dans bien des cas sacrifiée sur l'autel de l'esprit de compétition. Comme s'il suffisait de chanter en anglais pour connaître le succès.Tout le monde ou presque essaie de ressembler à une ou l'autre des stars internationales du moment, avec plus ou moins de succès et d'élégance.Notons la présence de Marianne James, membre historique du jury de Nouvelle Star, pour présenter la demi-finale du concours. Interrogée suite à des propos peu encourageants émanant du secrétaire d'Etat en charge de la francophonie, cette grande gueule mélodieuse a souligné un fait indéniable : si l'on en juge par le peu d'européens qui parlent le français, le travail de ce monsieur et de ses prédécesseurs s'avère sinon insuffisant, tout au moins inefficace. Si la France en a assez de s'enfoncer dans le classement d'année en année, dans une ambiance très anglophone, elle se doit de tendre la main aux nombreux non francophones... C'est l'avis de Marianne, je ne fais que relayer.Et la chanson d'Amir, dans tout ça, qu'est-ce qu'elle vaut ? Ceci n'est que mon avis, mais je la trouve légère, plutôt dansante et surtout, surtout, gros point positif, loin des mélodies pompeuses empruntées aux génériques de films catastrophe, trop fréquentes dans ce genre d'occasions.
Je ne croiserai pas les doigts pour qui que ce soit, mais si je devais le faire, ce serait pour un des rares rebelles au diktat de la langue de Donald Trump (écoutez les paroles, la plupart sont à son niveau, à lui, aussi, laissons le Grand William S. en dehors de ces verbiages), ou pour quelques essais différents du cocktail "poupée en sucre qui dandine du popotin en se passant la main sur le visage, la voix plus ou moins d'accord avec une musique grotesque". Jetez donc un œil à ces quelques suggestions, vous aurez, il me semble, vu tout ce qui mérite un peu de l'être. La chanteuse serbe d'abord. Elle chante en anglais, certes, mais elle est vraiment bizarre, avec une vraie personnalité vocale, un personnage bien théâtral qui ne va pas avec sa robe et un je-ne-sais-quoi de Rihanna dans le vibrato (en beaucoup plus class). Dommage que la chanson soit... assez classique de l'Eurovision.Vient ensuite un jeune Suédois, faux air de Joseph Gordon Levitt (un acteur, mais si, vous le connaissez) dont la voix n'est pas sans rappeler celle de Matt Simons.
Les Pays-Bas sortent également du lot, avec une atmosphère Coup de foudre à Notting Hill, je trouve.
Ah oui, il y a aussi le Montenegro, qui avec Highway (sans to hell), arrive avec une intro bruyante… Pour se calmer par la suite. Bon, ce n'est pas fabuleux, mais au moins, c'est pas trop guimauve.Voyons voir, qu'est-ce qu'il y a encore qui mérite un instant d'attention... Ah, la Georgie, bien sûr : imaginez un groupe de rock indépendant (calme, le groupe) avec pour leader un mal coiffé ressemblant furieusement à Philippe Catherine... Et bien voilà, la Georgie, cette année, elle nous a fait ça, et c'est, et de loin, pas la pire idée du concours !Bizarrerie d'un autre style, l'absence de la Roumanie. En effet, le pays se voit privé de compétition en raison d'une dette. Comme quoi l'Eurovision, c'est aussi (surtout?) une histoire de gros sous.Mon souhait.Pour finir, je voudrais formuler un souhait, un souhait pour l'avenir de ce rituel kitch : je souhaite que quelques mois avant la compétition, chaque pays tire sa langue d'expression au sort parmi toutes les langues nationales des participants. Ce serait la fin de ce défilé de mauvais anglais, un bel hommage croisé à la diversité linguistique et une bonne pincée de piment sur un programme vieillissant.