Ouvert jusqu'au 1ER NOVEMBRE 2016
La Fondation Claude Monet à Giverny
1966 - 2016 . Les 50 ans du legs de Michel Monet
à l'académie des Beaux Arts
Le 3 février 1966, Michel Monet (1878-1966), le second fils du peintre et de
sa première épouse, Camille, décède lors d’un accident de voiture. Il a
institué l’Académie des Beaux-Arts sa légataire universelle, qui hérite dès
lors de la propriété de Claude Monet à Giverny et de la collection de
tableaux du peintre. Ce legs est salué à l’époque comme l’un des plus
importants jamais reçu par un musée. (près de 200 tableaux)
La collection de tableaux sera déposée au musée Marmottan Monet dont
l’Académie des Beaux-Arts est propriétaire depuis 1932.
À la fin des années 1970, la maison et le jardin de Claude Monet sont restaurés sous la
direction de l’académicien Gérald Van der Kemp (1912-2001), alors encore
conservateur en chef du château de Versailles, qui convainc les mécènes
américains réunis au sein de la Versailles Foundation ( qui devient Versailles
Foundation & Giverny inc. ) de soutenir financièrement ces travaux de
réhabilitation. Au printemps 1980, la Fondation Claude Monet à Giverny
ouvre ses portes au public. Gérald Van der Kemp puis Florence son épouse
en sont les conservateurs. Au décès de Florence Van der Kemp,
Hugues R. Gall, membre de l’Institut, leur succède en 2008.
Un nouvel ouvrage
« LE MUSÉE INTIME DE MONET À GIVERNY », SYLVIE PATIN
En coédition Editions Claude Monet Giverny et Gourcuff Gradenigo
La Fondation Claude Monet et la maison d’édition Gourcuff
Gradenigo se sont associées pour éditer un beau livre
racontant le musée intime de Claude Monet dans sa maison à
Giverny.
L’idée de cet ouvrage est née des recherches effectuées à
l’occasion de la restauration et de la reconstitution de l’atelier
salon et de l’appartement privé dans la maison du peintre
entre 2011 et 2013.
Le travail approfondi de Sylvie Patin, Conservateur général du
patrimoine au musée d’Orsay, correspondant de l’Institut,
commissaire de l’exposition Claude Monet en 2010/2011,
apporte un éclairage nouveau sur le regard que Claude Monet
portait sur son oeuvre et sur celle de ses amis.
Préface de l’ouvrage par Hugues R. Gall,
extrait :
« Légataire de Claude Monet par la volonté de son fils Michel, l’Académie des beaux-arts possède une très importante partie de la collection personnelle du peintre, soit près de deux cents oeuvres du Maître auxquelles s’ajoutent des toiles et dessins que Monet avait acquis, oeuvres souvent majeures de ses amis dont il admirait le
talent.
Ses amis ? Boudin, et Jongkind, ses premiers guides vers ce qui allait devenir grâce à lui « l’Impressionnisme », mais aussi Renoir, son ami de toujours, Cézanne qu’il avait été l’un des premiers à soutenir, Caillebotte, Signac, Pissarro, Berthe Morisot et même… Degas ! Entre autres. Dans la maison de Giverny, louée dès 1883, enfin acquise en 1889, Monet avait peu à peu réparti ses trésors sur deux étages : au rez-de-chaussée, dans la salle à manger jaune et dans le petit studio bleu, les plus belles de ses estampes japonaises ; dans l’ancien atelier devenu salon-fumoir, des oeuvres personnelles uniquement,
chacune riche de souvenirs chers, témoins de sa vie familiale mais aussi de moments essentiels de sa vie de créateur.
Monet était un homme bourru, non un misanthrope : sa maison, son jardin, un chef-d’oeuvre en soi, étaient tout à la fois son refuge affectif et son « lieu de travail » privilégié ; n’y étaient admis, hors sa famille souvent
tumultueuse, que des invités triés sur le volet de la confiance, de la connivence et de l’amitié, rarement de l’intérêt ; des peintres : Cézanne, Caillebotte ou Renoir ; un sculpteur : un seul, mais… le plus grand, Rodin ; et puis des écrivains : Zola, Mirbeau, Sacha Guitry bien sûr ! Un homme d’État, un seul, mais là aussi le plus grand, Georges Clemenceau, l’ami par excellence ; parfois aussi quelques marchands au premier rang
desquels Durand-Ruel, et puis certains collectionneurs de haut vol tels ces aristocrates japonais venus de si loin pour honorer un maître déjà célèbre dans leur pays.
dans le salon-atelier de Monet, selon des photos d'époque
Tous ceux qui se succédaient à Giverny admiraient le jardin chaque fois renouvelé ; ils étaient parfois conviés à partager un savoureux repas dans la salle à manger aux parois jaunes rythmées par les estampes de l’Ukiyoe, témoins du génie d’Utamaro, d’Hokusai ou d’Hiroshige, dont Monet était un fervent admirateur.
L’on se retrouvait ensuite au salon où, encadrées ou non, les toiles du maître de maison racontaient l’une des aventures artistiques les plus importantes de l’histoire de l’art.
Mais la chambre du premier étage et le cabinet adjacent, où Monet gardait les chefs-d’oeuvre de ses amis, n’étaient accessibles qu’à de très rares intimes : là, aucune photographie, seuls les témoignages de Julie Manet ou de Geffroy permettent une reconstitution fidèle de l’accrochage original ; les dimensions de chaque toile
dictant certains emplacements avec la force de l’évidence.
Michel Monet avait vendu peu à peu certaines de ces toiles ; elles se trouvent éparpillées désormais, les unes au musée Marmottan Monet, d’autres au musée d’Orsay, les autres enfin dans le monde entier, accrochées aux
cimaises des plus grandes collections publiques ou privées.
DANS LES PAS DE CLAUDE MONET
Quelle expérience unique que de pénétrer dans ce prodigieux jardin qui s’offre telle une
extraordinaire peinture en mouvement. Jour après jour, les fleurs s’épanouissent en une palette aux teintes choisies par le peintre d’une saison à l’autre mais aussi, selon la course du soleil dans le ciel.
En se promenant dans les allées du Clos normand, puis au bord de l’étang du Jardin d’Eau avant de remonter vers la maison en suivant du regard la fameuse allée centrale qu’empruntait Claude Monet pour rentrer chez lui, le visiteur suit un itinéraire tant émotionnel que sensoriel. La vie réelle s’estompe et laisse place au rêve éveillé imaginé par Claude Monet.
Attendue après la grisaille de l’hiver, la renaissance du jardin voit le triomphe de la tulipe, puis, baigné de quiétude, le Jardin d’Eau s’apprête à célébrer le culte des nymphées avant que le dahlia ne prenne possession du Clos Normand. Chacune de ces trois plantes symbolise une saison du jardin mais aussi ce lien quasi spirituel entretenu par Claude Monet entre sa peinture et son jardin.
UN JARDIN EN MOUVEMENT
Depuis son arrivée en juin 2011, James Priest, le jardinier en chef, rétablit peu à peu l’équilibre entre les vivaces et les annuelles, entre les effets longue durée et courte durée. D’après les courriers « jardiniers » que Claude Monet échangeait volontiers avec ses amis Octave Mirbeau, Gustave Caillebotte et Georges Clemenceau ou encore à la lecture du compte rendu d’une visite publié par le pépiniériste Georges Truffaut, il est certain qu’il aimait et cultivait de nombreuses vivaces parmi lesquelles les delphiniums, les lupins, les pavots orientaux, les glaïeuls, les marguerites, les doroniques… Aujourd’hui, réintégrées en masses, elles permettent d’établir une transition douce entre la fin des floraisons des stars, comme les tulipes, et de patienter en attendant les floraisons suivantes comme celles des iris, des pivoines…
À l’instar des tableaux du maître, James Priest s’est également attaché à recréer la gestuelle du peintre en mélangeant les couleurs des floraisons par touches au plus près des peintures. Cette recherche s’est accompagnée d’un important travail d’études des tableaux de Monet mais aussi de sélection végétale pour ne retenir que les variétés les plus intéressantes en terme de pigments.
FONDATION CLAUDE MONET GIVERNY
84, rue Claude Monet - 27620 Giverny
Tel 02 32 51 28 21 / Fax 02 32 51 54 18
www.claude-monet-giverny.fr
contact@fondation-monet.com
La fondation est ouverte tous les jours
du 25 mars au 1er novembre 2016
de 9h30 à 18h00 (dernière admission 17h30)