Un film de Ridley Scott (2015 - USA) avec Matt Damon, Chiwetel Ejiofor, Jeff Daniels, Sean Bean, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Kate Mara, Michael Pena, Benedict Wong
Excellent !
L'histoire : Une équipe d'astronautes en mission sur Mars. Une super tempête est annoncée, dont la gravité laisse présager le pire. La Nasa ordonne au petit groupe de tout arrêter et de rentrer illico à la maison. Mais le temps de se rendre au vaisseau, l'un d'eux, Whatney, blessé par un objet qui vole, s'écroule à terre. Sa combinaison est percée et ses collègues savent qu'il est condamné... On l'abandonne donc sur Mars et tandis qu'Hermès fait route vers la terre, sur la planète bleue on organise des funérailles grandioses pour Whatney. Lequel est pourtant bien vivant. Sa combinaison s'est ressoudée autour de l'objet qui lui est rentré dans le ventre, permettant à l'oxygène de rester dans le casque. Il se traîne jusqu'au labo, se soigne vaillamment puis organise sa survie. Car tous les moyens de communication avec la terre ont été balayés par la tempête.
Mon avis : C'est la mode de perdre les astronautes en route... Voici donc notre Matt laissé pour mort sur Mars, alors qu'il est tout bien vivant ! Ce film assez génial associe donc deux grands thèmes à la mode en ce moment : le survival et, comme toujours, la science-fiction. Avec les petits messages si chers aux Américains : la détermination et le courage (il ne faut jamais rien lâcher), la culpabilité et la rédemption (l'équipage de Hermès) et les nations unies main dans la main pour une grande mission commune. Waouh ! Comme ça, sur le papier, ça ferait presque rigoler tellement on est dans les clichés ! Mais Ridley Scott est un cinéaste et sait maîtriser tout ça à la perfection : ni trop ni pas assez, une touche de ceci, une touche de cela, un peu d'humour (beaucoup même, j'ai éclaté de rire plusieurs fois avec les séquences "film dramatique que se font les gens de la Nasa" / "Whatney qui danse et chante dans son labo" ! On se marre beaucoup aussi avec son aversion pour la musique disco... que lui a laissé sa commandante en partant ! Et qui va pourtant accompagner ses journées ! On notera aussi un joli placement du Starman de Bowie, intemporel et parfaitement inséré.
Bref, on s'attache fort à ces personnages et, si le titre pouvait nous faire augurer d'un Gravity ou d'un Seul au monde... avec un seul personnage, nous avons ici affaire à toute une bande, avec des individus bien dessinés, bien écrits, qu'il s'agisse des gens de la Nasa, du vaisseau ou bien de notre Whatney, bien sûr. Et les filles ne sont pas en reste, c'est cool !!!
Le seul truc... c'est qu'on a un peu de mal à y croire, alors même qu'on devrait peut-être. Je veux dire : c'est tellement pointu au niveau scientifique, et dans tous les domaines (astrophysique, électricité, comment faire de l'eau, comment irriguer ses pommes de terre, etc. etc...) qu'on se réjouit que Whatney ait fait Bac+19 parce que nous... on serait mort depuis longtemps ! Je n'ai rien compris à toutes ces inventions diverses et variées, mais je vous rassure : d'une part je suis tout sauf technicienne, et d'autre part ça ne nuit pas du tout au film : j'ai adoré ! En plus, y a un message hyper optimiste : flûte, si je me perds sur une lointaine planète, je pourrai songer à faire pousser des patates avec un bout de plastique pour faire serre et du caca pour l'engrais. Yeah...
D'ailleurs, science et humour sont parfaitement équilibrés tout au long du film, et ça c'est formidable, parce que des neuneus comme moi peuvent se réjouir à chaque instant des aventures de notre héros.
Ceci dit, les scientifiques ont effectivement noté beaucoup d'incohérences, voire d'impossiblités...
Bref, on s'en fiche : super bon moment de cinéma, avec de beaux paysages martiens, et des grands vaisseaux hyper classe où ça a l'air vachement rigolo de circuler en apesanteur. Et plein de scènes assez grandioses et riches en émotion (quand la terre s'aperçoit que quelque chose bouge sur Mars, quand Whatney met en place un langage pour communiquer avec des moyens technologiques réduits... et puis le sauvetage évidemment !).
Une sorte de rêve de gosse, ce film : Robinson Crusoe dans l'hyper espace. Un poil trop long peut-être ? (2h20).
2.500.000 entrées en France. Gros succès. La presse est presque unanimement dans ses petits souliers et boit du petit lait. Histoire de rigoler on va juste citer Le Nouvel Obs : "Tiré du roman à peine écrit d'Andy Weir, sorte de SF pour les nuls, l'interminable film de Ridley Scott, qui ne décolle jamais, serait drôle au second degré s'il n'était grotesque au premier" qui n'est vraiment pas gentil...