1922, Angleterre. Frances vit avec sa mère dans une maison devenue trop grande pour elles.
La guerre a laissé des marques et il est difficile de survivre.
Alors quand le couple Barber vient emménager chez elles pour leur permettre de relier les deux bouts de leur maigre budget, elles peuvent souffler et voir l’avenir avec plus d’optimisme.
L’étage est consacré à Lilian et Léonard et la cohabitation peut commencer. Chose étrange que de partager des parties communes et un bout de vie avec des gens qu’on connait à peine !
Surtout quand les sentiments se confondent et que les choses ne sont pas aussi claires qu’elles devraient l’être. Mais la vie continue et les habitudes s’installent, les bruits des uns et des autres deviennent familiers, les rencontres inopinées aussi…
Jusqu’à ce que la vie en décide autrement…
Un texte de plus de 600 pages qui peut faire peur mais qui est si maîtrisé que vous n’aurez pas l’impression de vous confronter à un pavé.
Une histoire qui se tisse laissant place au fil des pages à une force de narration incroyable. Les personnages, décrits avec détail aussi bien physiquement que psychologiquement, y contribuent. Les décors qui forment presque un huis clos ont également leur grande importance.
Sarah Waters croque une maison où vous aurez l’impression d’y avoir déjà mis les pieds pour de vrai. Vous y sentirez surement les odeurs, les ambiances. Vous reconnaîtrez sans peine la chaise placée ici, les passages et la tension palpable, dans l’air…
Les sujets traités foisonnent mais sans jamais être brouillons. l’amour, l’ennui, l’après-guerre, les apparences et l’homosexualité y sont abordés avec intelligence et sans jugement.
Sarah Waters est une grande auteure qui mérite d’être lue, relue et qui vaut que l’on note des phrases qu’on aurait, nous-même, eu envie d’écrire.
Un style à découvrir sans plus tarder.
Derrière la porte, Sarah Waters, Denoël, 2014, 2015