La loi du silence d’Anita Terpstra 3,75/5 (06-05-2016)
La loi du silence (368 pages) est paru le 22 avril 2016 dans la collection Suspense des Editions Denoël (traducteur : Emmanuel Sandron).
L’histoire (éditeur)
Alma Meester, son mari Linc et leurs enfants Iris et Sander semblent être une famille heureuse. Tout bascule lorsque Sander, âgé de onze ans, disparaît avec un petit camarade lors d’une colonie de vacances. Le corps de ce dernier est retrouvé, mais Sander, lui, semble s’être évaporé dans la nature.
Cinq ans plus tard, un jeune homme se signale à un poste de police en Allemagne. Il affirme être Sander, le garçon disparu des années plus tôt. Fous de joie, Alma et Linc peuvent à nouveau serrer leur fils dans leurs bras. Pourtant les retrouvailles sont loin d’être parfaites, et la famille commence à douter. Sander est-il vraiment celui qu’il prétend être? Lui qui a toujours été un garçon étrange, au comportement parfois malsain, n’est plus tout à fait le même… Pour le savoir, ils devront se replonger dans un passé qu’ils préféreraient oublier. Qu’est-il réellement arrivé pendant la colonie de vacances?
Mon avis :
Lorsque j’ai attaqué La loi du silence, j’ai senti venir le déjà-vu…
- Une histoire d’enlèvement d’enfant. OK. Voilà de quoi attendrir tous les lecteurs, les toucher assez fort (surtout lorsque très vite le corps du copain est retrouvé le pantalon sur les chevilles) pour qu’ils ne veuillent plus quitter le livre. C'est un sujet déjà utilisé dans de nombreux thriller, mais c'est un bon début pour capter l'attention. Ça peut donc le faire, à voir…
- Un enfant qui revient 6 ans après (oui, il s’agit bien de 6 ans et non 5, comme l’indique la quatrième de couverture). OK, du réchauffé effectivement mais bon nous ne sommes qu’au début alors…
- Une grande sœur qui doute, qui semble même bien préoccupée, et le sentiment que la famille a affaire à un étranger….Ouille, ça sent un peu le copier-coller... J’ai d’un coup eu le sentiment de me retrouver avec un nouveau Perdue et Retrouvée de Cat Clarke (qui ‘avait tellement déçue), version masculine et Pays Bas, et là, j’ai commencé à appréhender les 250 pages suivantes.
- Et puis alors un détail, un petit rien est venu changer la donne, un secret est venu titiller mon intérêt et un flash-back à confirmer l’idée que je m’étais trompée. A partir de là, je me suis totalement laissée emporter par l’intrigue, impatiente de découvrir de ce que nous réservait Anita Terpstra et heureuse de me plonger dans une histoire un peu plus machiavélique !
Et si le jeune Sander est si différent c’est peut-être parce que celui qui est parti n’était pas celui qu’on croyait….
Durant le reste de la lecture (qui s’est enchaînée à une vitesse folle), plane alors une sorte de malaise, qui s’accentue à mesure que l’on imagine la piste que veut nous faire prendre l’auteure. Manipulation, faux semblants et atmosphère délétère se créent et s’amplifient, nous laissant entrevoir le pire…
Même si je ne partais pas vraiment emballée, j’ai vraiment aimé ce livre. J’ai tout autant apprécié le côté thriller que toute la psychologie liée à la perte (et aux retrouvailles). Anita Terpstra a choisi de faire graviter autour de Sander des personnalités complexes qui laissent le lecteur dans l’incertitude. Et, sans s’étaler, elle développe des caractères plus nuancés ou tranchés selon leur position et leur histoire. Néanmoins, j’ai trouvé qu’elle ne jouait pas plus que ça sur le côté émotionnel et ne me suis pas sentie proche des personnages (non plus affectée par ce qu’ils vivaient) mais davantage embarquée dans l’intrigue, qui conserve un bon suspens jusqu'au bout. Le livre, pour mon plus grand plaisir, s’est plus révélé être un bon page-turner oppressant qu’un roman jouant sur l’empathie du lecteur.
En bref : pas si prévisible que ça, La loi du silence est au final une bien bonne surprise !