Au bout de cette crise, bien sûr, un dérèglement de nos horloges biologiques, à l’échelle planétaire et le risque encore accru d’épidémie croissante de maladies métaboliques (obésité, diabète), cardiaques et autres maladies non transmissibles.
Les chercheurs de l’Université du Michigan ont eu recours à une application mobile pour collecter des informations sur les habitudes de sommeil dans le monde entier, et explorer les influences possibles des pressions sociales sur notre sommeil. Nos modes de vie modernes sont en effet de plus en plus impactés par des facteurs sociaux, en particulier sous l’influence des nouvelles technologies et par des contraintes de travail parfois à l’éclairage artificiel ou en décalage avec les rythmes jour-nuit. En 2014, première année de la sortie de l’application » sommeil « , 8.070 utilisateurs ont apporté des données, finalement les données de 5.450 participants ont été prises en compte. Les chercheurs ont également demandé aux participants de fournir des données sur l’âge, le sexe et la fréquence des voyages (jetlag). Les principaux pays à avoir fourni des données étaient les États-Unis (45%), l’Australie (9%), le Canada (5%). Le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, les Pays-Bas, le Danemark et l’Allemagne ont contribué conjointement à apporter environ 15% des données, la Chine, le Japon et Singapour 5% des données. L’analyse montre :
· une relation entre l’âge et les horaires de sommeil,
· une association entre l’âge, associé positivement, à une heure de coucher plus tardive et une durée de sommeil globalement plus courte,
· que l’âge a l’influence la plus forte sur le moment du point médian du sommeil,
· le sexe a l’influence la plus forte sur la durée du sommeil : les femmes ont une durée de sommeil plus importante que les hommes, à presque tous les âges de la vie.
· un coucher du soleil plus tardif est associée à une plus longue durée de sommeil, en particulier dans le groupe qui passe le plus de temps à la lumière extérieure : en général, les femmes, les personnes âgées et les personnes qui bénéficient d’une plus grande exposition à la lumière extérieure s’avèrent plus sensibles aux changements d’horaires du coucher et du lever du soleil.
· la durée du sommeil diminue avec le caractère tardif de l’heure du coucher : alors que l’heure moyenne du coucher varie selon les pays, l’heure moyenne du réveil reste relativement constante.
Les chercheurs concluent que le soleil n’a finalement plus qu’une influence minime sur nos habitudes de sommeil et qu’il existe une forte variabilité dans les horaires (visuel ci-contre) de coucher selon les groupes et les populations, en particulier en raison des influences sociales.
Les auteurs alertent sur une crise du sommeil généralisée, relevant des horaires de coucher plus tardifs et, avec cette nouvelle habitude de vie, une réduction globale de la durée de sommeil.
Source:Science Advances May 6 2016 DOI: 10.1126/sciadv.1501705 A global quantification of "normal" sleep schedules using smartphone data
Plus de 30 étudessur l’Horloge biologique