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Habiter le campement, à la Cité de l'architecture et du patrimoine, à Paris

Publié le 10 mai 2016 par Onarretetout

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Dans la Cité de l’architecture et du patrimoine, au Palais de Chaillot, à Paris, voici une exposition pas banale en ces temps d’occupation des places publiques, de camps de réfugiés, exilés, infortunés, de théâtre forain, voire de résidence temporaire dans un vaisseau spatial… L’exposition a, de loin, la forme d’un long couloir mais, quand on y entre, on se doit d’aller de droite à gauche, de s’arrêter ici, de revenir sur ses pas. Écoutant au hasard des casques suspendus ici et là des extraits du texte de Peter Handke, Par les villages. On y voit beaucoup d’installations temporaires, celles de nomades, tentes, yourtes, péniches, celles des voyageurs, des vacanciers, camping-cars, cabanes dans les arbres, celles des laissés pour compte comme on dit, pauvres, sans domicile fixe, squatts, bidonvilles, celles des exilés, campements provisoires qui durent, sous contrôle de l’ONU ou d’organisations non gouvernementales, celles des guerres et des conquêtes, campements militaires, ou installations accompagnant des chantiers, celles des contestataires. Une carte du monde montre l’abondance de ces camps selon les continents et témoigne de la manière dont on habite le monde. 

Je me suis arrêté longtemps devant un dossier d’étudiants de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, montrant comment s’est organisée la vie dans la « jungle » de Calais et où je me suis demandé pourquoi on détruit en cet endroit alors qu’on pourrait y construire.

L’exposition est visible jusqu’au 29 août 2016

En cliquant sur l'affiche ci-dessus, vous atteindrez Nulle part en France, un film que Yolande Moreau a réalisé à Calais.

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Fiona Meadows, commissaire de l'exposition, dit notamment : " L'idéal de réussite sociale impose ses normes. Or beaucoup ne peuvent pas et ne pourront pas rentrer dans le système. Sont-ils fichus pour autant ? Non car on peut tout inventer quand on adopte un mode de vie modeste. Et non, également, si les décideurs acceptent de déplacer leurs regards vers ces manières très concrètes d'inventer le possible. (...) Je ne cherche pas à changer le monde. C'est le monde qui change. "


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