La critique de Claude :
C’est un petit livre – petit par ses dimensions, mais non par ses ambitions - qu’ a sorti en 2015 Philippe Maxence, par ailleurs rédacteur en chef de la revue chrétienne l’Homme nouveau.
Il raconte les « Pâques sanglantes » de 1916 à Dublin, sans négliger d’expliquer les racines multiséculaires des griefs du Peuple irlandais contre l’occupant britannique. Il rejoint le diagnostic de Pierre Joannon dans son Histoire de l’Irlande réédité en 2009. C’est à l’époque des Tudor que les injustices (dans la répartition des terres notamment), et les discriminations religieuses ont commencé dans un processus classique de colonisation. La dureté des conditions faites aux Irlandais a poussé à la révolte, non seulement des catholiques mais aussi des protestants anglicans.
Tout au long du XIXème siècle, des hommes politiques libéraux anglais ont essayé de développer le « Home Rule », c’est à dire l’autonomie, mais ils se sont heurtés à l’intransigeance de la majorité des protestants irlandais, tandis que les catholiques se divisaient en modérés et jusqu’au boutistes. La situation en Irlande s’envenimait régulièrement.
En 1916, alors que le Royaume Uni luttait au corps à corps en Flandres contre l’Allemagne, les partisans de l’Irlande libre, toutes tendances confondues, ont décidé de frapper un grand coup, le lundi de Pâques.
Ce livre raconte en détail la terrible réaction de l’artillerie britannique. Il décrit aussi « le jour d’après », quand s’accumulent les condamnations à mort. Il dresse des portraits psychologiques des principaux protagonistes. Un livre passionnant, donc.
Irlande 1916, le printemps d'une insurrection par Philippe Maxence (octobre 2015), édité chez Via Romana,199 p., 12€