Le 10 mai 2016
Synopsis :
Au bord de la Loire, pendant et après la Première Guerre mondiale, l’amour tragique entre un homme et une femme qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Sully-sur-Loire, 1914. Serge Lainan, un pêcheur solitaire, sauve de la noyade Irène Lessager, fille de famille aisée et épouse de Vincent de Lestang, officier au front. Dans la chaleur la fin de l’été, l’attirance des corps est irrésistible, et de rendez-vous buissonniers en rencontres furtives, Irène tombe enceinte de son braconnier. Mais les familles Lessager et Lestang entendent sauver leur honneur sans s’encombrer d’Aymar, fruit de ces amours illicites. Et elles mettront tout en oeuvre pour faire disparaître l’enfant qui entache leur réputation. Si Irène et Serge paieront les frais de la haine que suscite leur faute, Aymar, lui, parviendra à échapper à ses agresseurs, pour revenir au pays sous la forme d’un adolescent épanoui et tout à fait au courant de son passé. Entre jalousies, règlements de comptes et quête des origines, Gilbert Bordes nous livre un roman puissant et sensible sur la force de l’amour et des liens du sang, avec ce talent de conteur inégalable pour traduire la force de la nature et la brutalité des humains.
Mon avis :
J’ai découvert la belle plume de Gilbert Bordes, il y a quelques année avec Le chant du papillon, un excellent roman, dont je garde encore aujourd’hui un excellent souvenir. J’ai eu l’occasion grâce aux Editions Belfond, que je remercie, de recevoir son tout dernier roman, L’enfant de Loire.
Ce roman, c’est l’histoire tragique, d’un couple mais aussi d’une famille, qui va tout sacrifier pour sauvegarder les apparences et surtout sa fierté.
Au début du roman, nous faisons la connaissance d’Irène Lessager, une jeune femme de bonne famille, jeune mariée. Mais cette dernier se languit de son mari parti à la guerre. Elle s’ennuie dans la propriété de sa belle famille, et elle doit surtout supporter sa belle mère acariâtre. Alors qu’elle se baladait sur les bords de la Loire, Irène se retrouve en fâcheuse position, prisonnière des sables mouvants. Elle ne doit sa survie qu’à Boris, un homme de la région, qui vit de la pèche et du braconnage. Bref, un homme qu’elle devrait fuir à tout prix, puisqu’il n’est pas de sa condition.
Boris n’est pas aimé dans la région, on le jalouse, car il n’est pas parti à la guerre, on le surnomme le Prussien, car il est blond et son père était un étranger. On le voit comme un ennemi.
Si l’idylle entre nos deux héros est bien cachée malheureusement, ils se feront très vite rattrapés par le destin, quand Irène tombe enceinte. C’est alors la honte qui s’abat sur sa famille. Tout est fait pour qu’Irène perde le bébé, pour les séparer. Tout est fait jusqu’à l’irréparable…
Quelques années plus tard, la seconde partie du roman s’attarde sur le jeune Jules, qui n’est autre que le jeune Aymar, le fruit des amours de Boris et d’Irène. Qu’est-il devenu ? Connait-il son passé ? Je ne vous en dirai pas beaucoup. Mais sachez que ce fameux passé va le rattraper, et le mettre face à sa famille d’origine, celle qu’il n’a pas connu. Et si certains sont prêts à faire amende honorable, ça n’est pas le cas de tout le monde. Aymar sera alors en danger.
Tout d’abord, le gros point fort de ce roman, c’est encore une fois la plume fantastique de Gilbert Bordes. Il a un vrai talent de conteur. Il a su m’emporter encore une fois. Ce roman possède un gros côté dramatique et tragique, mais il est tout à fait conforme aux tourments de l’époque noire dans laquelle les personnages évoluent.
J’ai aimé les personnages, également, et la psychologie est bien maîtrisée. On sent Irène tourmentée. D’un côté, elle aime son amant, mais ils ne viennent pas du même milieu et ça va énormément peser sur leur idylle. Boris est un homme avec de grandes convictions et ses points de vues ne seront pas appréciés par la population qui souffre le martyre de voir partir tous les hommes valides vers les boucheries que sont les tranchées. Les familles sont presque toutes endeuillées, et celles qui ont encore quelqu’un au front, redoutent chaque jour de voir arriver la fameuse petite enveloppe bleue annonçant la mort.
C’est dans ce contexte que naîtra Aymar, un enfant de l’amour, mais un enfant également qui dérange. Arrivera-t-il à prendre sa revanche ?
Par contre, je ne sais pas si c’est une coquille, où si j’ai loupé quelque chose dans ma lecture, mais qui est ce Serge Lainan mentionné en quatrième de couverture ? Normalement il s’agit de Boris… Mystère…
A découvrir aux éditions Belfond depuis le 7 avril 2016.