C'est l'âge de la rébellion mais contre quoi se rebeller quand tout va disparaître ? Alors Magda va opter pour la Fureur de vivre. Vivre intensément. Vivre avec ses erreurs mais continuer vaille que vaille, à fond, car un an, ça passe vite. Trop vite quand on a treize ans. C'est aussi ce que j'ai ressenti à la lecture. Les heures passent, et tout d'un coup, on change de saison. Tout d'un coup, tout s'accélère. On s'attache à Magda, à sa course, à ses rêves qui s'effondrent, car à quoi peut-on rêver à treize ans quand le monde est censé disparaître avant vos quatorze ans, avant demain ? Toutes ces questions, tous ces choix sont traités par Chloé Vollmer-Lo tout au long de cette urgence de vie qui ne s'arrêtera qu'avec la fin du monde. Sauf que l'auteur a fait un choix important, celui de démarrer sur la nouvelle que l'humanité est sauvée. Et du coup, comme une tragédie grecque, nous suivons Magda un an en arrière, mais nous savons qu'il n'y aura pas de fin du monde, alors qu'elle l'ignore. Du coup, en tant que lecteur, vous aurez un avantage sur Magda. Ce qui est intéressant, car l'ironie dramatique joue pleinement; mais ce qui vous éloigne un peu, car une distance presque inconsciente se crée avec cette sensibilité à fleur de peau, cette acceptation de la mort, tout en n'envisageant même pas de pouvoir mourir avant la fin de l'année, ces choix contraints par le désir de vivre plus fort. Certains d'entre vous verront peut-être Magda comme une petite sotte qui fait n'importe quoi. Pour moi, je garderai toujours l'image de cette fille qui a cru qu'elle n'avait plus qu'un an pour vivre toute une vie. Je crois que je la comprends, Magda. Et honnêtement, rappelez-vous, à treize ans, qu'est-ce que ça voulait dire pour vous, vivre une vie ?
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