Etablir un diagnostic, affiner le traitement, accéder à des thérapies ciblées plus efficaces, la biopsie de la tumeur ou d’une de ses métastases a longtemps été considérée comme une pièce maîtresse du traitement. En France, les équipes du CHU de Lyon ont déjà développé et adopté la technique de la biopsie liquide et savent repérer dans une simple prise de sang certaines mutations et identifier les caractéristiques du cancer en évitant au patient une nouvelle biopsie. Le point avec CHU Réseau.
La biopsie est un prélèvement chirurgical d’un fragment de tissu ou d’organe à des fins d’examens médicaux. Elle est indiquée en cas de suspicion de cancer ou, quand le cancer est avéré, pour connaître son évolution. La biopsie peut être effectuée au moyen d’une aiguille, par frottis, ou par endoscopie sur tout type de tissu humain. Ce geste reste complexe, invasif et parfois douloureux, en particulier lorsqu’ il est pratiqué de manière répétée, particulièrement chez des patients fragiles et/ou âgés. De plus, l’échantillon prélevé était parfois de trop petite taille pour permettre des analyses moléculaires approfondies.
Alors que le cancer du poumon est l’un des plus meurtriers et que son pronostic repose sur une détection et un traitement précoces, l’opportunité de pouvoir le détecter, en particulier chez les patients les plus à risque, plus facilement et avant même les examens par imagerie est un objectif poursuivi par de nombreuses équipes de recherche. Nombreuses sont les recherches de développement d’un test de diagnostic simple et peu coûteux permettant une première approche de détection du cancer du poumon, sans passer par la succession de tests de radiographie, au scanner et à la biopsie.
Grâce aux nouvelles techniques de biologie moléculaire, élaborées par le CHU de Lyon, il est désormais possible de retrouver de petites quantités de fragments d’ADN de la tumeur dans le sang. Pour certains cancers du poumon, les équipes du CHU de Lyon repèrent désormais dans une simple prise de sang certaines mutations et sont capables d’analyser les caractéristiques du cancer en évitant au patient une nouvelle biopsie : c’est la biopsie liquide, une technique de mieux en mieux documentée, qui à partir de l’analyse du plasma sanguin, du liquide céphalo-rachidien voire de la salive permet de détecter les mutations génétiques en cause dans les cancers.
La biopsie liquide en Auvergne-Rhône-Alpes : dans la région, un réseau de prescripteurs a été déployé, afin que chaque patient de la région bénéficie de cette innovation : Depuis novembre 2015, près de 120 prélèvements issus de cancer du poumon ont été pris en charge par les HCL dont la moitié proviennent des établissements publics et privés hors HCL. Ce projet a reçu le financement Innov’RA 2016 du Cancéropôle Régional CLARA. Outre le cancer du poumon, cette biopsie du futur devrait bientôt être indiquée dans la plupart des cancers. Actuellement, elle est testée dans les tumeurs neuroendocrines et les cancers du côlon. Portée par le CHU de Lyon, CIRCAN veut accélérer le transfert entre la recherche sur les biomarqueurs circulant du cancer et leur utilisation en pratique. Ce programme innovant dispose de moyens de séquençage de nouvelle génération, de techniques de PCR digitale, d’un personnel spécialement formé. Il s’appuie sur les compétences d’un conseil scientifique multidisciplinaire, sur une initiative soutenue par l’Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon.
Source: Hospices Civils de Lyon – CHU Réseau 10 mai 2016 Cancer du poumon : une simple prise sang remplace la biopsie (Visuel@AP-HP- Christophe Asso)
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