Rien que des mots est comme une fable, un conte un peu cruel où les livres sont proscrits. Plus précisément les livres papiers, à la place ils sont tous numérisés et il y a un musée pour les livres écrit.
On suit le quotidien d’abord d’une jeune mère journaliste, Adèle, fille d’écrivain, mariée à un écrivain Hugo qui veut protéger son fils Nino de cette magie des mots. Elle décide de manière radicale de lui cacher ce monde des livres, les activités de son père et son grand père.
L’auteur développe cette hypothèse en faisant des clins d’oeil, des jeux avec le lecteur, en évoquant des grands noms de la littérature, en se moquant du monde littéraire, de la simplification de la langue. La question de l’écriture, du rapport à l’autre et de la création est présente. La folie aussi se développe, la passion des mots, de la musique. La réflexion sur l’information, le métier de journaliste est aussi évoqué. La famille, cette famille étrange, atypique est au cœur du récit. Les passages où elle décrit les autodafés de livre, ses tentatives pour se sevrer comme une droguée aux mots sont intéressants.
J’ai apprécié le côté original de cet univers, ce monde un peu dingue comme dans un conte, j’ai moins aimé le côté caricatural du personnage de la mère, monstrueuse. Mais dans l’optique d’une fable on peut le comprendre. J’ai été davantage touché par le père Hugo seul dans sa chambre interdite, où la quête du jeune Nino que je vous laisse découvrir.
J’ai lu sans déplaisir cette histoire mais j’aurai aimé notamment dans la dernière partie, plus découvrir Hugo, les raisons qui poussent la mère à aller de plus en plus loin. Le changement de narrateur puisqu’on passe de la mère au fils est un peu brutal et j’ai moins aimé l’évolution du personnage de la mère à la fin. Par moment, je suis un peu restée sur ma faim. Mais c’est une véritable ode à la lecture, la morale de cette fable si on peut dire est sympa.
Donc si vous voulez découvrir un monde effrayant pour nous accro à la littérature où les livres papiers ont disparu, les idées sont disponibles uniquement en numérique. Ouvrez ce 1er roman et plongez dans cet univers étrange qui vous questionnera sur votre rapport aux mots. Adhérerez vous ou non à ce nouveau monde ?
PS: 2eme participation à l'opération des 68 premiers romans.