A peine ouvert mon internet, l’émeute virtuelle s’est engouffrée dans mon salon par le biais de mon fil d’actualités favori , twitter, tant l’indignation était grande, provenant de partout :
Un choc, de l’émotion. Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Vite, aller se renseigner précisément ailleurs…
Voilà qui se confirme. Comme elle, d’autres femmes ont témoigné, à visage découvert ou anonymement, élues ou salariées d’EELV, de ce qu’elles ont subi de ce même homme : pincements aux fesses, SMS graveleux, d’incitation sexuelle, harcèlement, remarques répétées à connotation sexuelle… Le doute n’est pas permis.
Deux déclencheurs sont à l’origine de cet événement. Le premier est la tribune, parue dans Libération il y a un an «Nous, femmes journalistes politiques et victimes de sexisme...», qui a fortement contribué à libérer la parole. L’autre est une photo dans le cadre d’une campagne contre les violences faites aux femmes intitulé »mettez du rouge« , où figure, comble de l’hypocrisie pour le moins monstrueuse, une photo de… Denis Baupin :
Pour Elen Debost, adjointe EELV au maire du Mans et qui aurait reçu des dizaines de SMS obscènes de Baupin, « cette photo m’a fait vomir ». Pour Sandrine Rousseau, porte-parole du parti, qui accuse le député d’agression sexuelle, ce cliché a été « un électrochoc ». (source)
Ces révélations ne doivent rien au hasard : elles sont le fruit d’une enquête conjointe de Médiapart et de France Inter, sur plusieurs mois. Qui a dit que le journalisme ne servait à rien, et qualifié les mêmes de « merdias » ? Voilà qui fait œuvre utile et permet de crever un abcès. A force de gestion des informations et d’analyse du traitement médiatique, je sais déjà combien cette histoire permettra à des meutes de gens mal intentionnés de se ruer à la curée sur ce parti, et sur cet homme en particulier. « Belle » hypocrisie collective que voila. Car le harcèlement sexuel est un phénomène qui touche tous les milieux sociaux et professionnels, tous les partis politiques. En outre, sur ce seul registre, je pourrais reprendre à mon compte cet extrait d’un communiqué d’ ‘Osez le féminisme » :
Penser que l’affaire Denis Baupin est isolée est une erreur : depuis plusieurs années, des hommes politiques ont été impliqués dans des affaires de violences machistes : Dominique Strauss-Kahn (qui mit fin à la procédure judiciaire américaine par une transaction financière), George Tron (renvoyé aux Assises pour viols aggravés), plus récemment Jean-Michel Baylet , Michel Sapin, et maintenant Denis Baupin. Pour 5 affaires qui sortent publiquement, combien d’autres sont étouffées, dissimulées, condamnant les victimes au silence… (source)
NB. Pour information, Claude Bartolone, président, a demandé la démission de Denis Baupin de sa fonction de vice-président de l’assemblée nationale, ce qu’il a accepté. En outre, le quidam conteste… Honte de rien. Ils osent tout.