« Venez profiter d'une occasion de tripler votre mise comme il ne s'en présente qu'une fois par siècle ! Les appels d'offre pleuvraient, et leurs heureux bénéficiaires s'enrichiraient au point de faire passer Crésus pour un clochard…”
L'Écossais Gordon Ferris a déjà publié plusieurs romans outre manche, et la critique britannique le compare même "avec Ian Rankin" ..ou Val Mc Dermid, les plus célèbres auteurs de polars écossais.
Dans "Les justiciers de Glasgow", qui vient de paraître aux éditions du Seuil. , superbement traduit par Hubert Tézenas (je ne parle pas assez des traducteurs sur ce blog, hélas), Ferris nous entraine dans la seconde enquête de l'ex-flic devenu journaliste Douglas Brodie dans l'Écosse d'après-guerre, qui vient de paraître au Seuil Policiers
J’avais raté La Cabane des pendus (qu’ont peut rattraper en poche chez Points), le premier volet de Douglas Brodie mais pas besoin d’avoir lu le premier volet pour plonger dans la superbe ambiance de Glasgow d’après guerre autour d’un antihéros particulièrement touchant et attachant comme seuls les grands romans policiers savent nous en offrir.
Ancien policier, qui a du combattre pendant la 2nde Guerre mondiale, mais qui a depuis le plus grand mal à s'en remettre et à retrouver le goût de vivre, Douglas Brodie policier avant la guerre, est devenu journaliste débutant à la Gazette de Glasgow.
On connaissait déjà Glasgow comme ville idéale pour les romans noirs, mais Gordon Ferris qui a notamment travaillé pour le ministère de la Défense britannique n’a pas son pareil pour décrire l’ambiance particulièrement mystérieuse et opaque de ce Glasgow d'après-guerre décrivant avec une belle épure cette atmosphère des banlieues plutôt précaire d’un Glasgow bien abimé après les bombardements de la guerre.
Chargé d’enquêter sur les excès d’une bande d’auto justiciers « les Marshals de Glasgow », envoient aux journaux des lettres enflammées agrémentées de citations des Évangiles, l’enquête de Brodie est à la fois haletante et fascinante et le personnage de Brodie lui-même, obtus et plein d’autodérision et même d’amertume contribue pour moi au charme de ce polar très britannique sombre et drôle en même temps… Une grande réussite…