Changement de titre : il avait été annoncé que « Radio silence », premier morceau de l’album, donnerait son titre à l’album, finalement ce sera un autre morceau, « The colour in anything », ce qui semble dans tous les cas en parfait accord avec la tonalité de la pochette de l’album.
Dans tous les cas, « Radio silence » ouvre ce troisième album de l’Anglais, un nouvel album très attendu et dont on peut déjà se réjouir de savoir que sieur Kanye West n’a pas pu y participer, ouf !
Avec 17 titres, pour plus de 75 minutes, James Blake fait un retour efficace pour ce qui est de satisfaire ses fans. Et, comme pour les deux précédents, il reste difficile d’appréhender sa musique sur un album lors des toutes premières écoutes, il faut alors persévérer. Bien sûr, il y a tout de suite deux ou trois titres qui se révèlent à chaque écoute. Ainsi, rapidement, l’ensemble prend forme, et seuls m’échappent encore une poignée de titres après seulement trois jours d’écoute.
Oui, The Colour In Anything est sorti ce vendredi pour sa version digitale, les versions physiques arrivant une semaine plus tard. Entre les deux, pas une minute à perdre.
Donc, « Radio silence » fait le lien avec les œuvres précédentes de James Blake. Rien de nouveau, mais c’est, déjà, tout aussi bon qu’avant.
« Points » commence lui aussi de façon classique, mais les sonorités sont plus rudes, et c’est une pure réussite.
« Love me in whatever way » est, comme un peu plus loin « F.O.R.E.V.E.R. », « Waves know shores » ou encore « The colour in anything », une balade comme sait les faire James Blake, c’est-à-dire à base d’une composition et un chant beaucoup plus traditionnels. Comprenez : avec moins de bidouillages.
« Timeless » est quant à lui très rythmé, avec des basses assez lourdes, et il devient même très lancinant.
Alors que « Put that away and talk to me » va vraisemblablement requérir un peu plus de temps et de recul pour totalement se révéler, « I hope my life » est lui plutôt immédiat, avec des sonorités qui sont résolument très 2010’s.
Interprété en duo avec l’Américain Frank Ocean, « My willing heart » commence lourdement, avec une voix qui rappelle son premier album de 2011. Mais la fin du morceau est ample, et d’une efficacité redoutable.
Des morceaux tels « Choose me » et « Noise above our heads » sont tout simplement magnifiques, et dévoilent, encore une fois, tous les talents de James Blake.
Suite à « Falls creek boys choir » sur l’EP Enough Thunder, je craignais « I need a forest fire », la seconde collaboration avec Justin Vernon (Bon Iver) : rien à voir, cette chanson est très bonne, loin de la lenteur et noirceur de leur premier essai.
« Two men down » est une autre pépite de l’album, également assez lancinante, avant le titre qui, lui aussi plutôt ambitieux, pourrait presque définir, ou du moins, représenter parfaitement tout l’album, tant musicalement que lyriquement : « Modern soul » est évidemment à entendre à différent degré.
Presque à la fin de l’album, « Always » synthétise la beauté mêlée de post-production caractéristique de l’Anglais. Le final « Meet you in the maze » étant un autre moment qui se révèlera sûrement avec le temps. Notez qu’il s’agit de deux nouvelles collaborations, respectivement avec Frank Ocean et Bon Iver.
De toute évidence, The Colour In Anything est et restera l’un des albums de 2016. L’aide précieuse de Rick Rubin ajoutant à l’impact de ce troisième album, qui semble a priori parfait. Tout comme l’illustration de couverture, réalisée par l’artiste anglais Quentin Blake.