C’est un revêtement ultrafin, très prometteur pour de nombreuses applications médicales et anti-infectieuses, qui vient d’être développé par cette équipe de l’Université Ben Gourion du Néguev (Israël). Présenté dans la revue Advanced Materials Interfaces, ce » patch » développé à partir de biomatériaux d’origine naturelle peut empêcher la formation du biofilm sur les surfaces métalliques immergées dans l’eau et d’autres milieux humides. Une solution qui répond à la fois à la lutte nécessaire contre les infections nosocomiales et au besoin omniprésent de concevoir des matériaux respectueux de l’environnement.
Les auteurs rappellent que les matrices de biofilms formés par un regroupement de bactéries de surface envahissent certaines plaies, les surfaces de cathéters ou les implants et prothèses médicales et menacent le succès du traitement en augmentant considérablement le risque d’antibiorésistance, de complications et de décès. Certaines surfaces peuvent contribuer à prévenir cette colonisation. Ici, les chercheurs utilisent un matériau naturel, un polysaccharide sécrété par les algues, combiné à du cuivre, pour repousser des bactéries telles que baumannii Acinetobacter et Pseudomonas aeruginosa fréquemment retrouvées dans ces biofilms. On sait que le cuivre est une barrière de prévention de premier choix pour combattre les infections dans les hôpitaux, mais aussi dans notre environnement quotidien.
Ce nouveau » patch » diminue significativement la formation de biofilms : le revêtement empêche la formation bactérienne de manière irréversible. De plus, ce complexes cuivre-biomatériau démontre une bonne stabilité thermique et l’absence de fuite d’ions métalliques. Il semble ainsi prometteur pour un large éventail d’applications anti-biofilm industrielles et médicales, telles que les implants médicaux, les appareils et le matériel chirurgical.
L’étude met ainsi en évidence la nécessité de générer de nouveaux biomatériaux qui combinent des polymères anti-adhésifs naturels et des ions métalliques spécifiques permettant d’améliorer les propriétés chimiques, physiques et biologiques de ces surfaces anti-adhésives et de réduire l’incidence des infections nosocomiales.
Source: Advanced Materials Interfaces 17 MAR 2016 DOI: 10.1002/admi.201500486 Novel Anti-Adhesive Biomaterial Patches: Preventing Biofilm with Metal Complex Films (MCF) Derived from a Microalgal Polysaccharide
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