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Esclavage au goût du jour ?

Publié le 08 mai 2016 par Particommuniste34200
Il y aurait fort à dire,  sur les conditions de travail
et ce que l'on appelle " l'esclavage moderne".

Pas besoin d'aller dans les mines d'Afrique ou d'Amérique du Sud pour
tourner des films ou documentaires qui arrachent le coeur au vu
d'images qui nous font honte d'être des " hommes".
 On le ressasse, " l'homme est l'animal le plus cruel" et on s'en
satisfait. Sa cruauté est gommée par la technicité, c'est une cruauté
froide et savante calquée sur la courbe de la croissance.
 C'est pourquoi on peut voir des journalistes se "réjouir" lorsqu'on
décroche le contrat du siècle pour la fabrication de sous-marins ou
autres armements sophistiqués.

Dans le domaine de l'horreur glaçante, il est bon de rappeler la
condition des " décontamineurs", ces travailleurs précaires qui sont
chargés de l'entretien des centrales, de leur "nettoyage". La plupart
du temps intérimaires d'entreprises de sous-traitance, jetables et
corvéables à merci pour un salaire de misère.
 On jette le voile quand il y a un mort, un jeune sans qualification,
entré sans protection dans une zone à forte radiation. Là, EDF ne peut
le cacher: il y a mort d'homme. Mais les maladies qui surviennent
après un certain nombre d'années, les os ou le foie rongés qui ne sont
pas toujours reconnus comme maladies professionnelles car ces hommes
étaient des précaires sans contrat de travail direct avec EDF, mais
liés à des entreprises qui, très souvent, ont mis la clé sous la porte
après avoir bien exploité la misère humaine...
Sans parler des ouvriers qui travaillent à la construction de
l'EPR...Mais bon, le nucléaire c'était des contrats juteux qui
réjouissaient les " économistes". AREVA, fleuron de l'industrie
française.

  Pour sensibiliser le " grand public" il y a eu un film très bien
fait qui n'a pas eu l'écho qu'il méritait parce que dérangeant,
"Grand central" qui décrivait la vie de ces intérimaires du nucléaire
avec beaucoup de justesse sous fond de bluette sentimentale entre deux
acteurs lumineux, Léa Seydoux et Tahar Rahim.

   C'est par la poésie, le cinéma ou la peinture que l'on peut toucher
le coeur des hommes et rendre visibles tous ces invisibles, ces
sans-terre, ces sans-abri, ces sans-travail, tous ceux qui font
tourner la machine et qui ne sont jamais dans la lumière.
 Parce que ceux qui sont en pleine lumière sont ceux qui tirent les
ficelles de cette grinçante comédie humaine qu'avait déjà si bien
décrite Balzac.
  Alors, oui, continuons à nous battre pour le code du travail tout en
sachant qu'il y a sur notre sol des êtres humains qui ne sont même pas
protégés par ces lois: les lois sont poreuses, il y a toujours moyen
de les contourner, la mondialisation permet bien des échappatoires aux
grands groupes.


        J'ai écrit ces quelques mots hier matin, ne pensais pas les
envoyer car ils sont loin des terres nourricières, mais enfin, des
terres irradiées et des légumes contaminés, ce n'est pas très
appétissant, même si cela ne se voit pas.

   Et puis, demain c'est le 1er Mai, fête du travail, alors on peut
avoir une petite pensée pour ceux qui se paient le sale boulot et sont
payés des clopinettes pour le faire.
 Bientôt l' épreuve de philo au bac avec les sempiternels sujets sur
les sens de l'Histoire ou la valeur de la vie.
 La vie a-t-elle un prix?
 Risible au regard de l'Histoire et de notre environnement. Quel est
le prix d'une vie humaine? On voit l'écart entre celle des patrons du
CAC 40 qui pourtant ne prennent aucun risque et celle de ces forçats
du nucléaire.

   Pourquoi je vous envoie quand même ce petit texte irradié? Parce
que ce matin j'ai lu un article sur Basta Mag qui traitait justement
de ce sujet, un employé sous-traitant du nucléaire dont la maladie a
enfin été reconnue comme maladie professionnelle. Il y a des
descriptions très éclairantes sur leur travail.
 Même si on a pu les lire ailleurs, il est bon de les relire, parce
que cette information, à part sur le site de Basta, je ne l'ai vu
relayée nulle part ailleurs. Silence radio.
 Bon, elle sera sans doute reprise par la revue Silence...heureusement
qu'il y a ces circuits d'information qui arrivent à fissurer le béton
de la pensée unique.

    Bonne journée à tous et bon 1er Mai,

   à tous les travailleurs oubliés de l'Histoire,
   à tous les sacrifiés sur l'autel de la croissance


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