Titre original Marseille
Genre Série politique
Création Dan Franck
Production Pascal Breton
Pays d’origine France
Chaîne d’origine Netflix
Nb. de saisons 1
Nb. d’épisodes 8
Durée 42 minutes
On connaît bien la chaîne privée Netflix spécifiquement pour ses créations en matière de séries TV. Parmi ses réussites, « Daredevil », « Bloodline », « Narcos » ou encore « House of cards »! Quand la chaîne annonça sa première création française avec Florent Emilio Siri à la barre et avec des talents comme Depardieu, Magimel ou Géraldine Pailhas, on espérait beaucoup. Puis la rumeur enfla et la communication sur cette nouvelle série, laissant imaginer un « House of cards » à la Française! Maintenant que le nouveau-né a montré le bout de son nez, le choc est brutal et le déchaînement critique qui s’abat sur cette série est loin d’être complètement immérité.
Le principal problème tient en fait dans le décalage entre les promesses et le résultat final. On est effectivement bien plus proche de « Sous le soleil » ou « Plus belle la vie » que de la grande série politique américaine. « Marseille » est le récit d’un combat parricide entre Robert Taro le maire sortant et Lucas Barres son dauphin avec son lot d’histoires familiales et d’intrigues amoureuses sans intérêt. Une fois que la bataille municipale est lancée, on suit, au gré des coups bas portés par chacun, les hausses et les baisses dans les sondages, jusqu’au résultat final. Malheureusement, tout va mal! La mise en scène est inexistante alors qu’aujourd’hui, les séries sont de plus en plus exigeantes, avec la volonté d’égaler le grand écran; les effets de mise en scène se réduisent aux SMS récurrents qui apparaîssent à l’écran et quelques ralentis parfaitement inutiles. Pour accentuer l’émotion que cette mise en scène peine à imprimer, la musique souligne tout d’une façon totalement ridicule. Pas autant ridicule tout de même que l’interprétation, le pompon revenant à Depardieu en totale roue libre, qui semble se demander ce qu’il fait là et évidemment à Benoît Magimel, jamais crédible, qui jongle toute la série avec un accent marseillais qui apparaît et disparaît au gré des scènes. Le montage, catastrophique, multipliant jusqu’à l’overdose les plans de coupe sur les toits de Marseille, se permet même de montrer des personnages parlant sans bouger les lèvres! Quant aux personnages féminins, les pauvres actrices chargées de les incarner ne servent malheureusement qu’à combler les pulsions sexuelles des personnages masculins. Tout le pittoresque est là: le foot, la drogue, la criminalité et l’intrigue aux relents shakespeariens a bien du mal à se fondre dans ce décorum! Pathétique…