Photos du concert ICI
3 Mai 2016, Poste à Galène.
Une fois n’est pas coutume votre chroniqueur est probablement ce soir la personne qui connait le moins la discographie de Troy Von Balthazar qui a attiré en ce mardi venteux un public un peu chiche mais conquis d’avance.
Vu ici même avec Chokebore en 2002 déjà, et bien apprécié l’hiver dernier à l’Espace Malraux à Six Fours lors d’une soirée hommage au regretté Elliott Smith où il partageait brillamment le micro avec Jason Lytle et Ken Stringfellow.
Ce soir point de groupe ou d’orchestre à cordes c’est à un concert des plus intimistes auxquels quelques happy few sont conviés, seul avec sa guitare, ses pédales d’effets et quelques surprises.
Notamment un petit décorum avec les initiales de son nom qui lui fera nous demander si on aime son « light show », et ce ne sera pas la seule interaction avec les spectateurs.
Conscient que sa musique n’est pas des plus funky, il distillera ici et là des clins d’œil à la mélancolie, bien réelle mais jamais larmoyante, de ses chansons.
« Vous voulez un morceau joyeux ? Désolé vous êtes pas au bon concert » faisant sourire une assistance complice et attentive du début à la fin, chose devenue si rare que c’est agréable à signaler.
Sa setlist inclue quelques titres de son récent disque comme « Surfer », « Astrid » ou « Touch Is Meat » mais également pas des précédents.
Parmi les moments forts de la soirée, un « Tigers » habité où il se produira avec un radio cassette diffusant des réponses de spectateurs qu’il aura enregistré un peu avant le concert à des questions du genre « que est ton animal préféré ? ».
Il y aura également quelques belles relectures de Chokebore comme « One easy pieces » et « Valentine » au rappel, et aussi une reprise du « Who By Fire » de Leonard Cohen.
Musicalement l’économie de moyens de l’Hawaiien ne rend qu’encore plus prenant pour son folk qu’il joue électrique ou acoustique, et touchant lorsqu’il se met à chanter sans micro.
Lors de cette prestation unanimement appréciée ce soir, on appréciera le décalage entre l’intensité de ses interprétations et sa simplicité un peu déconcertante.
Malgré mes félicitations, il demandera sans ironie si cette chronique allait être positive, ultime signe d’humilité digne des plus grands songwriters, et pas seulement de par sa taille.
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