Après un premier volet particulièrement convaincant, j’avais hâte de découvrir la suite de cette relecture moderne des aventures du Dark Knight. Si le tome précédent opposait un Batman encore particulièrement maladroit à Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, le Caped Crusader doit maintenant combattre sur plusieurs fronts. Il y a tout d’abord un mystérieux ennemi surnommé le Sphinx, qui multiplie les actes terroristes à Gotham. Il y a également une étrange créature reptilienne (Killer-Croc) qui rôde dans les égouts de la ville. Puis il y a cette corruption, qui n’a visiblement pas disparue avec la mort de l’ancien maire et dont notre héros tente de découvrir la source.
Au niveau du scénario, Geoff Johns livre de l’excellent boulot en proposant des intrigues qui s’imbriquent avec brio, des personnages bien travaillés et des scènes d’action parfaitement rythmées. De plus, le fait de découvrir un Batman totalement inexpérimenté, qui prend encore ses marques en tant que justicier, est particulièrement agréable car cette maladresse le rend non seulement plus vulnérable, mais également très attachant. J’ai également beaucoup aimé les liens qui se tissent au fil des pages avec le commissaire James Gordon.
Outre ce Batman plus humain, le récit propose également des personnages secondaires très fouillés, dont les auteurs se servent avec brio pour bousculer quelque peu l’univers connu du héros. Alfred n’est plus un « simple » majordome ayant fait du théâtre, mais un véritable mentor avec un passé militaire. Il n’est cependant pas le seul à bousculer les codes établis car l’auteur s’amuse à introduire d’autres personnages récurrents de l’univers du Chevalier Noir, tels que Harvey Dent ou Selina Kyle, mais toujours en y apportant une touche personnelle que l’on prend chaque fois grand plaisir à découvrir. Il n’est en effet jamais évident de narrer une histoire connue de tous car on a soit le risque de livrer quelque chose de trop redondant, soit le risque de trop bouleverser l’univers du personnage et de se faire descendre par tous ses fans. Force est de constater que les auteurs s’en sortent plutôt bien et parviennent à livrer quelque chose de différent et d’intéressant.
Visuellement, Gary Frank livre de l’excellent boulot, non seulement au niveau des émotions transmises par les protagonistes, mais également au niveau l’ambiance oppressante et angoissante dégagée par la ville de Gotham.
Vivement le troisième et dernier tome de cette saga qui ravira les fans et les néophytes !
Retrouver d’ailleurs cet album dans mon Top comics de l’année
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