Le 6 mai 2016
Synopsis :
1849. Léonie, fille de modestes résiniers, grandit blessée par le désamour de sa mère, qui, un jour, lui assène : « Tu n’es pas faite pour le bonheur, tout comme ta dernière fille. ». Elle deviendra ramasseuse de sangsues. Sa benjamine, Margot, refuse cette existence de labeur et de honte : à elle la Ville d’Hiver, à elle le choix d’une autre vie. Par amour, un homme bâtira pour elle la Maison du Cap…
Se poursuit au fil des décennies et des tumultes de l’histoire une grande saga d’héroïnes : Charlotte la photographe, Dorothée l’aviatrice, Violette la résistante. De génération en génération, elles perpétuent une lignée de femmes fortes et ardentes…
La Maison du Cap demeurera un refuge pour Margot et ses héritières, et le bonheur, une quête ardue, dans une société toujours corsetée.
Mon avis :
Je découvre l’écriture de Françoise Bourdon avec son dernier roman, La maison du Cap. C’est un magnifique roman, une grande fresque historique, puisqu’il nous permet de découvrir le destin de femmes malmenées par les tourments de l’histoire, mais pas que… malmenées également par les carcans de la société. Ce sont des femmes avides de s’émanciper, de changer de vie. Mais à quel prix…
La maison du Cap a pour décor la magnifique Baie d’Arcachon. Un lieu encore assez sauvage au début du roman, qui s’étale depuis 1849 sur presque un siècle
Le premier personnage important de ce roman est Léonie, c’est une fille de Résinier, qui grandit avec une mère acariâtre qui la déteste. Léonie ne comprend pas pourquoi sa mère éprouve une telle haine à son encontre. Elle sera heureuse avec Pierre, un pêcheur que la mer lui volera comme tant d’autres. Elle se retrouve alors seule avec ses trois enfants.
Léonie est une femme forte malgré sa misère, une femme combative et indépendante qui trouve le bonheur dans le peu de chose que la vie lui donnera. Elle est également assez éprise d’indépendance. Sa benjamine, Margot, qui n’a pas connu son père, ne supportera pas cette vie de pauvreté. Elle louchera durant toute son enfance sur Arcachon qui commence à devenir une Cité balnéaire, où les bourgeois viennent se ressourcer et se soigner pour profiter de son air bienfaisant.
Margot voit les belles toilettes, les belles demeures… Elle n’aura qu’un but, utiliser sa beauté pour se faire aimer d’une personne aisée. Elle ira de désillusions en désillusions. Si sa beauté tournera des têtes, il en ira tout autrement pour se faire épouser.
Je n’en dirai pas plus en détail sur les autres personnages, je ne veux pas vous gâcher la surprise. Mais ce roman est une pure pépite, c’est le portrait de tant de femmes brisées par le destin, et l’histoire.
La mer tout d’abord, magnifique, qui leur apporte leur gagne-pain, qu’ils soient pêcheurs, parqueurs (ostréiculteurs)… Mais la mer est également dangereuse, elle a pris tant d’hommes en laissant des veuves et des orphelins démunis. Comme le dit si bien le chanteur Renaud, ça n’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme. Dans ce roman, c’est tout à fait ça.
Puis il y a la guerre également, sur ce siècle, la France en connaitra trois. Elle brisera des familles, elle en formera aussi. Elle donnera également le pouvoir à certaines femmes de s’émanciper, en devenant utiles, qu’elles soient infirmières, aviatrices ou résistantes.
La maison du Cap est un roman magnifique, c’est une splendide galerie de portraits de femmes, toutes différentes, à leur façon, mais également toutes éprises de bonheur.
Je remercie les Editions Presses de la Cité et La collection Terres de France pour leur confiance.
Ce livre est déjà disponible en librairie, depuis le 4 mai 2016.