Paris, le 13 juin – Le 12 juin, le Premier ministre François Fillon déclarait sur France 2 qu’il réfléchissait à la construction d’un deuxième réacteur EPR en réponse à la crise du pétrole. Greenpeace demande au gouvernement de clarifier officiellement ses intentions en matière de politique énergétique. D’autant que cette déclaration intervient deux jours seulement après que le conseil des ministres a adopté le projet de loi Grenelle qui définit une feuille de route énergétique fondée sur l’efficacité et les renouvelables.
« Il y a deux jours, le gouvernement a adopté lors du Conseil des ministres le projet de loi Grenelle 1, qui établit comme priorité pour la France, en matière de politique énergétique, les économies d’énergie et le développement des renouvelables, rappelle Frédéric Marillier. Au-delà de l’imposture qui consiste à vouloir faire croire que le nucléaire est un substitut au pétrole, l’incohérence du gouvernement nous amène à demander une clarification formelle des priorités en matière d’énergie. Les retards en matière d’efficacité et de renouvelables sont tels que tout détournement de ressources conduirait à un échec garanti ».
La déclaration du premier ministre ne remet pas seulement en cause le contenu du Grenelle, mais aussi son esprit. Comment un tel projet, à l’instar des exportations tous azimuts de technologies nucléaires, peut-il s’envisager sans concertation ni contrôle démocratique ?
« Le nucléaire est bien ce domaine à part, en dehors de toute rationalité économique, industrielle, sociale, environnementale et démocratique, ajoute Frédéric Marillier. Pourtant, toutes les incantations ne peuvent masquer les déboires industriels que connaît l’EPR, en Finlande comme à Flamanville ».
Parmi les engagements pris par la France à l’issue du Grenelle figure notamment la décision d’interdire en France les ampoules à incandescence d’ici à 2010, mesure qui est dorénavant renvoyée à l’échelle européenne.
« Si la France interdisait les ampoules à incandescence en 2010 au profit des lampes basse consommation, elle économiserait environ 1 600 MW par an (11 TWh/an), soit justement l’équivalent de la production du futur réacteur EPR de Flamanville » rappelle Frédéric Marillier.