Présentation de l’éditeur :
Guillaume refuse de s’occuper seul de la maison de campagne de ses parents quand sa mère devient trop âgée pour l’entretenir. Sa soeur a pris ses distances avec le reste de la famille, et la maison vieillissante lui rappelle par trop son père tyrannique. Un jour, sa mère lui fait parvenir un album de photographies de la famille dans cette maison.
Quand j’ai postulé pour obtenir ce livre, c’est parce qu’il était question d’une histoire de famille et de maison, thèmes qui m’intéressent beaucoup habituellement. Alors je ne sais si ce roman a souffert d’être le premier après une longue série belge très prenante ou s’il a vraiment des défauts, mais je ne crois pas qu’il me laissera de souvenir impérissable comme les souvenirs de son narrateur.
Impérissables, les images, les anecdotes liées à cette maison le sont même si elles sont douloureuses pour Guillaume, car liées à la vision paternelle stakhanoviste de l’aménagement et de l’embellissement du jardin de la maison de campagne. Du plus loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été forcé de travailler dans ce jardin de Maulna, les weekends, les vacances, toujours obligé d’obéir aux ordres d’un père qui semblait aimer davantage ses salades que ses enfants. Un père dont l’emprise sur sa femme et ses deux enfants était si forte que ces derniers se sont empressés de quitter le nid familial (si tant est qu’il y ait jamais eu de la chaleur humaine en ce foyer), de couper les ponts et que la mère a continué à reproduire fidèlement les gestes du jardinage longtemps après la mort de son mari. Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus l’entretenir et que le fils en profite pour mettre le domaine en vente. Alors la mère envoie à Guillaume un album de photos de famille. Finalement Guillaume et sa compagne, et même sa soeur et sa propre tribu reviendront à Maulna, qu’il n’est plus question de quitter.
Que m’a-t-il manqué pour que j’apprécie cette lecture ? De la profondeur, sûrement, un peu plus de crédibilité aussi : certes obliger ses enfants à jardiner n’est pas de la maltraitance à proprement parler mais était-ce si insupportable que cela puisque Guillaume revient et reprend le flambeau paternel sans qu’on sache vraiment ce qui a déclenché ce retour ? Tout est suggéré, le lecteur doit combler de nombreux blancs comme l’histoire personnelle du père, le pourquoi de cet acharnement à créer ce jardin ou la réalité de la relation entre Guillaume et sa mère : ce n’est pas que je veuille qu’on me raconte tout en détail mais j’aurais aimé comprendre où l’auteur voulait en venir exactement. Y a-t-il une part autobiographique comme le suggèrent son second prénom et certains éléments du roman ? Si la lecture n’était pas désagréable, grâce au style fluide de François-Guillaume Lorrain, elle me laissera plutôt un sentiment de vide. Tout ça pour ça ! Dommage…
Merci néanmoins à Babelio et aux éditions Flammarion pour l’envoi de ce roman.
François-Guillaume LORRAIN, Vends maison de famille, Flammarion, 2016
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