Snow therapy - 1/10

Un film de Ruben Östlund (2014 - France, Suède) avec Lisa Loven Kongsli, Johannes Bah Kuhnke, Kristofer Hivju, Fanni Metelius

Sorte de Festen raté... 

L'histoire : Une petite famille idéale, le papa, la maman, trentenaires, les deux enfants, partent une semaine au ski dans un hôtel somptueux. Le deuxième jour, une avalanche s'abat sur le restaurant d'altitude. Panique générale. Le papa se tire en courant, la maman reste pour ramasser sa marmaille paniquée sous ses ailes. Plus de peur que de mal. Tout rentre dans l'ordre. Mais la maman a été très très déçue par l'attitude de son mari et va lui pourrir la vie le reste des vacances.

Mon avis : Je me fais toujours avoir encore et encore par les critiques. Mais que faire ? Quand elles ne sont pas bonnes, on tombe sur des kitscheries françaises ou américaines... et on sait bien que ça va être mauvais aussi. J'en ai ras-le-bol. MAIS n'ayez crainte, je planche déjà sur une nouvelle conception de mon blog... 

Bref, ici, c'est sans doute encore le snobisme qui a fait crier au génie. La petite famille idéale, aisée, parfaite, lisse... et puis un grain de sable qui fait tout exploser. Un des personnages serait beaucoup plus veule qu'il n'y paraît... Ca fait évidemment penser à Festen, mais dans ce dernier, les faits révélés sont autrement plus lourds psychologiquement et la réalisation superbe, foudroyante (film appartement au Dogme, initié par Lars Von Trier). Ici, rien ne m'a touchée. Je dirais même plus : cette gonzesse m'a excédée ! Ce qu'elle reproche à son mari, OK, on a compris, c'est pas forcément très cool ; mais il a agi sur l'instinct de survie ; et alors ? Elle peut être blessée, d'accord, mais nous en chier une pendule pendant deux heures... d'autant que même les autres (ses amis, la jeune femme qu'elle rencontre à l'hôtel, tente de la faire relativiser...). Son pauvre homme se trouve déboussolé, puni, méprisé, humilié, brisé. Quant à la détresse des gamins devant ce couple qui soudain se déchire, ça m'aurait limite fait larmoyer.

Je trouve que ça sonne faux, que ces conversations stériles sont inintéressantes. Seule la fin est amusante, quand elle fait sortir tout le monde du car... mettant (à son tour... quelle patate !) les autres en danger. Et mettant le reste en abyme : qu'est-ce qui est vraiment le plus dangereux dans une situation donnée pour menaçante ? pourquoi avons-nous telle ou telle réaction instinctive ? pourquoi et comment juger les autres ? C'est juste pour ça que je mets un point. Pour ce début de réflexion proposé.

Le film m'a surtout paru un exemple type du syndrome MPR (méga problème de riches). Nous, on va pas aux sports d'hiver, alors on ne risque pas l'avalanche, ah ah ah !!! Et le copain hipster, à la barbe rousse... qu'est-ce qu'il m'a énervée lui aussi ! C'est quoi cette mode, on ne les entend plus parler, ils ont la bouche pleine ! En plus bientôt on va les confondre avec les islamistes. Est-ce une stratégie hyper machiavélique du Daech, qui a lancé ce truc pour nous habituer ?

Et c'est lent, répétitif, il ne se passe rien d'autres que ces conversations à n'en plus finir, toujours sur le même sujet !

En fait, j'ai trouvé ce film misandrique... Et oui, c'est le terme (comme misogyne pour les femmes) pour désigner ceux qui n'aiment pas les hommes (en tant qu'être mâles, pas dans le sens humains en général - dans ce cas c'est misanthrope - c'était la leçon de français du jour). C'est la guerre des sexes. Les femmes contre les hommes. Les femmes qui veulent tout, le beurre et l'argent du beurre. Un mari qui soit protecteur mais pas trop, viril mais pas macho, courageux mais pas décideur, chevaleresque mais qui ne la ramène pas... 

"comédie grinçante sur le rôle de l'homme dans la famille moderne" lit-on partout. Effectivement, c'est bien le message. Mais c'est la réalisation que je trouve ratée, hyper barbante, et bien trop axée sur la version de la femme qui apparaît comme une harpie (et là du coup on verse du côté de la misogynie...). 

L'immense majorité de la presse adore, mais on trouve néanmoins quelques bémols qui rejoignent ce que j'ai pensé en voyant ce film : "Il y avait de quoi fabriquer, au choix, une fable philosophique, une comédie bien grinçante sur la crise contemporaine de la masculinité, ou un psychodrame sur un ménage en crise. Le problème, c’est que le réalisateur passe toutes ces hypothèses en revue sans jamais en choisir aucune" (Première).

Les spectateurs sont beaucoup beaucoup plus perplexes... Voilà qui me rassure un peu.