L'avenir, film de Mia Hansen-Løve

« L’avenir semble compromis… » Bien sûr, cette phrase ne vient pas par hasard dans ce film dont j’attendais beaucoup, peut-être trop. Nathalie (Isabelle Huppert) court toujours, on entend surtout le bruit de ses talons. Elle s’agace du blocage du lycée où elle est professeur de philosophie, alors qu’elle prétend vouloir aider ses élèves à penser par eux-mêmes. C’est une intellectuelle qui ne vit que dans les livres. Sa réalité, c’est sa mère, l’appelant à n’importe quelle heure, qu’elle dorme ou qu’elle soit au milieu d’un cours. Une mère dont on apprend qu’elle en est la fille unique et qu’elle fut mannequin, ce qui l’a sauvée de la pauvreté (j’emploie à dessein ce mot « sauvée » puisque tout pue le fric dans la vie de Nathalie). Avec la mort de cette mère toute l’histoire va se déclencher : un mari qui part vivre avec une autre femme, l’étudiant préféré qui va s’installer avec un collectif libertaire dans une maison isolée du Vercors, l’éditeur qui confie la collection qu’elle dirigeait à deux jeunes gens qui changent radicalement le projet qu’elle y menait… Ne reste que le chat de la mère. Une chatte, en réalité, nommée Pandora. Chatte qu’elle va d’abord héberger, qu’elle emportera avec elle dans sa tentative de construire sa liberté, chatte qu’elle finira par donner…

Mais alors, que lui reste-t-il ? La dernière image m’effraie un peu, je dois l’avouer. Si c’est ça, l’avenir, si c’est effacer la génération qui suit…