La rémunération de Carlos Ghosn pour l'année 2016 n'est pas passée inaperçue.
Dans une société où la précarité sociale et la pauvreté ne cessent de frapper de plus en plus de personnes, les 7 millions d'euros d'euros du patron de Renault apparaissent pour ce qu'ils sont : une indécence, une violence, une insulte.
Ces 7 millions d'euros d'euros au profit d'un seul individu ne font pas société. Non seulement, c'est le summum de l'individualisme et de l'inégalitarisme, mais aussi celui l'autoritarisme et de la toute puissance d'un patron qui a forcé, avec l'aide de Hollande, ses salariés à travailler plus pour gagner autant.
Ajoutons à cette rémunération de Renault, celle de Nissan, soit près de 8 millions d'euros. Carlos Ghosn gagne le super pactole du loto tous les ans ! Et cette année, il bénéficiera d'un nouveau dispositif d'enrichissement, les actions dites gratuites, bien plus intéressantes à tous les niveaux, notamment fiscal, que les stocks options...
Aussi, est-il surprenant d'entendre le ministre de l'économie, celui-là même qui a créé ces actions gratuites, menacer de légiférer pour limiter la rémunération des grands patrons. Et ce, à un an de la présidentielle ! Tout ça sent l'entourloupe et rappelle celle du candidat Hollande en 2011-2012.
A l'époque, la campagne du candidat de Jean-Luc Mélenchon commençait à faire de l'ombre au candidat du parti "socialiste". Aussi, ce dernier avait repris quelques mesures du programme du Front de gauche en les édulcorant, dont la limitation des rémunérations des patrons.
Le Front de gauche proposait dans L'Humain d'abord :
« Un salaire maximum sera instauré. La Confédération européenne des syndicats propose d’ailleurs, dans toutes les entreprises, que l’écart entre le plus bas et le plus haut salaire ne puisse dépasser 1 à 20. Ainsi, les patrons ne pourront gagner plus sans d’abord augmenter les salariés du « bas de l’échelle ». Par la fiscalité, nous établirons un revenu maximum fixé à 20 fois le revenu médian (soit aujourd’hui360 000 euros par an). »
Si cette mesure de justice sociale était devenue loi, le plus petit salaire de Renault serait de 30.000 euros par an... A priori, les décideurs de Renault y auraient réfléchi à deux fois avant de fixer la rémunération du PDG à plus de 7 millions d'euros !
Mais, nous connaissons la suite :
Hollande promit seulement de limiter le salaire des patrons des seules entreprises publiques.
Moscovici, le prédécesseur de Macron, enterra cette promesse, misa sur l'autorégulation et les revenus des "grands" patrons n'ont cessé de s'élever à des niveaux qui dépassent l'entendement.
Et aujourd'hui, celui qui quitta la haute fonction publique pour se faire du fric dans la finance joue les vierges effarouchées ! Même Le Figaro n'y croit pas...
Les déclarations de Macron sont de l'enfumage. Elles tentent juste de faire diversion à l'heure où la mobilisation contre la loi El Khomri et le mouvement Nuit debout sont en marche...