Magazine Humeur
plus connu sous le nom les montres molles (1931), on dit que dali a trouvé l'inspiration de celle toile dans la contemplation d'un camembert coulant dans sa cuisine. plus sérieusement, le paysage aride évoque une forte chaleur à laquelle tout a succombé. l'arbre est mort, le sujet à terre évoque un cadavre, les insectes grouillent. à noter que ces montres indiquent toutes une heure différente... il évoque les angoisses du peintre face au temps qui passe, à la mort, à la pourriture qui menacent inexorablement nos corps. la symbolique est nettement psychanalytique.
à ce tableau on compare souvent celui intitulé "la désintégration de la persistance de la mémoire" (1954). les mêmes éléments sont repris pourtant ni l'inspiration ni la symbolique ne sont comparables. l'auteur lui même évoque une évocation scientifique, biologique, une allusion aux découvertes récentes sur l'adn. il n'y a pas d'organisation centrale. tout semble en suspension dans l'espace, la montre flotte. dans le précédent tout semblait figé, dans celui là tout semble en mouvement. c'est pourtant la même plage, celle de Port Lligat, chère au peintre, qui sert de décor de fond.
à ces deux tableaux s'ajoutent un troisième "montre molle au moment de la première explosion" (1954).
on retrouve le meuble et la montre qui est posée dessus dans les deux autres tableaux, le cadre s'est étréci. la montre a explosé et ses chiffres sont en miettes. si la désintégration parlait plutôt de biologie la c'est le nucléaire qui est représenté. hiroshima l'avait "sismiquement ébranlé". il était entré dans une période de mysticisme atomique...
rien de tout ça n'est très léger. dali était un grand angoissé qui a pu par moment être considéré comme fou... mais le génie et la folie c'est un peu pareil, non ?