Henri Tauliaut
La création plastique emprunte désormais deux voies inédites, celle du Street art et celle de l’art digital. Quoi de plus légitime que de s’interroger : la Caraïbe est- elle bien, elle aussi, à l’heure de l ’art digital ? C’est ce que démontre magistralement la Galerie Nationale de la Jamaïque avec l’actuelle exposition récemment inaugurée, Digital.
En effet du 24 avril au 4 juillet, la NGJ, créée en 1974 et actuellement dirigée par Veerle Poupeye depuis 2006, présente les créations numériques d’une quarantaine d’artistes de la Caraïbe. Aux coté des expositions permanentes des galeries historiques, Edna Manley galerie, Mallica « Kapo » Reynolds galerie, Intuitives galerie, Veerle Poupeye, O’ Neil Lawrence, senior curator, et son équipe, mettent en avant les pratiques contemporaines de la Caraïbe.
Rodell Warner
Tous deux sont bien connus du réseau culturel caribéen, Veerle Poupeye est l’auteur de nombreux ouvrages comme, entre autres, Caribbean Art (1998), publié par Thames and Hudson’s World of Art serie et Modern Jamaican Art (1998). C’est dans le cadre de ses recherches pour cet ouvrage de référence que Veerle Poupeye s’est rendue pour la première fois à la Martinique avec qui elle a tissé des liens étroits et durables puisqu’elle a ensuite participé à Parcours Martinique, séminaire sur l’art contemporain de Martinique organisé par la Fondation Clément et l’Aica Caraïbe du Sud en 2008 mais aussi, en 2011, au colloque Black Jacobins, coordonné par l’Aica Caraïbe du Sud au Cmac scène nationale. O’ Neil Lawrence, outre ses fonctions de curator, est un artiste réputé dont les œuvres ont été exposées en Martinique, dans Entre – vues en 2009.
David Gumbs
Pour évaluer l’impact de l’art digital dans la Caraïbe, la NGJ a lancé en février 2016 un appel à candidatures, invitant les plasticiens de la Caraïbe et de sa diaspora à soumettre leurs créations numériques à un comité de sélection. Parmi les soixante – treize réponses, vidéo et animation, court-métrages, GIFs, photographie numérique , illustration, installation interactive , trente – neuf ont été sélectionnées : Ewan Atkinson; Sonia Barrett; Jacqueline Bishop; Kimani Beckford; Beverley Bennett; Ruben Cabenda; Larry Chang; Robin Clare; James Cooper; Di-Andre Caprice Davis; Pablo Delano; Cecile Emeke; Luk Gama; Gregory “Stennatt” Gordon; David Gumbs; Versia Harris; Horacio Hospedales; Katherine Kennedy; Prudence Lovell; Kelley-Ann Lindo; Jodie Lyn-Kee-Chow; Olivia McGilchrist; Shane McHugh; Patricia Mohammed; Richard Nattoo; the New Media and Process Class, Edna Manley College; Sharon Norwood; Jik-Reuben Pringle; Gabriel Ramos; Richard Mark Rawlins; Sheena Rose; Danielle Russell; Oneika Russell; Nile Saulter; Henri Tauliaut; Phillip Thomas; Dione Walker; Rodell Warner.
Henri Tauliaut
Parmi eux, Henri Tauliaut et son projet Flying Shapes Courtship (FSC). Douze requins – ballons gonflés à l’Hélium, sont dirigés à distance par les mouvements de deux performeurs. Les requins – ballons sont contrôlés par un Kinect. Le capteur biométrique de la Xbox récupère des informations sur les positions des performeurs, les transmet à un ordinateur où un programme traite ces données, les transforme en déplacements exécutés par les ballons.
Dione Walker
C’est la vidéo Waters and dreams de David Gumbs qui a séduit les commissaires comme elle avait ébloui le public foyalais lors de l’exposition personnelle de David Gumbs, Géographies inconscientes, en janvier dernier à Tropiques Atrium.
Les fidèles des manifestations caribéennes retrouvent le nom bien connus d’artistes dynamiques et talentueux : OliviaMc Gilchrist, Oneika Russell dont des œuvres seront montrées en mai à Tropiques Atrium dans l’exposition Remix en Caraïbe, Ewan Atkinson, Versia Harris, Rodell Warner, Sheena Rose et tous ceux qu’il reste à découvrir. La variété des propositions se révèle passionnante.
Ronald Williams