La primaire de la droite et du centre qui devrait désigner le candidat Les Républicains pour les élections présidentielles de 2017 et qui aura lieu à l’automne, intéresse un français sur quatre, suivant un sondage Odoxa-Dentsu pour BFMTV et Le Parisien.
Une forte participation attendue
L’enquête réalisée sur un échantillon de 7088 personnes, dont 1660 ont déclaré vouloir voter et participer ainsi à la nomination du candidat de la droite. C’est un peu plus que les chiffres précédents, ce qui fait dire au directeur de l’institut de sondage Odoxa que « si l’on reste sur cette tendance la primaire de droite pourrait faire encore mieux que la primaire de gauche en 2011, avec ses presque 3 millions de votants au 2e tour ».
Voilà qui a de quoi dynamiser les candidats déclarés ou en attente. Mais c’est aussi d’une certaine manière le revers de la médaille puisque parmi les sondés, 75 % des électeurs déclarés de droite et 62 % de l’ensemble de l’échantillon interrogé estiment qu’il y a trop de candidats pour cette primaire. En effet, pour le moment, pas moins de 12 personnalités se sont déclarées. Un chiffre important qui inquiète car source de divisions internes qui pourraient, d’une certaine manière, desservir la famille politique.
Alain Juppé toujours en tête
Les résultats du dernier sondage sont très favorables pour le maire de Bordeaux : il arrive en effet largement devant avec 41 % de votes favorables pour un premier tour, devant Nicolas Sarkozy largement derrière, mais cependant toujours second. Les résultats d’un face à face entre les deux hommes lors d’un second tour sont tout autant parlants puisque Juppé remporterait le match avec 63 %. En troisième position, on trouve Bruno Le Maire, puis finalement François Fillon qui remonte légèrement à la faveur d’une campagne de communication reprise en main. Mais les résultats sont loin d’être serrés.
Cela dit, il ne s’agit que de sondages, avec comme postulat que l’ex-Président Sarkozy soit candidat, ce qui n’est pas forcement finalisé car le calendrier judiciaire qui l’attend n’est pas tout à fait établi. Il jouit en outre d’une baisse de popularité qui, sans atteindre les bas-fonds du gouvernement actuel, n’est pas vraiment prometteuse. 12 candidats déclarés, mais ils ont jusque septembre pour remplir les conditions et déposer leur dossier.
Une procédure de parrainage contraignante
Pour pouvoir prétendre à participer à la primaire de la droite et du centre les 20 et 27 novembre, les candidats doivent réunir les signatures de parrainage de 20 parlementaires, de 250 élus républicains issus de 30 départements mais aussi de 2500 adhérents. Au final, il est presque plus facile de se présenter directement aux présidentielles.
Et cette procédure, ils sont nombreux à en dénoncer « l’effet couperet », Geoffroy Didier en première ligne. L’actuel Vice Président LR du conseil régional d’Île-de-France, candidat déclaré accuse le parti de favoriser les « amis de trente ans » et d’avoir mis en place une procédure qui ne favorise aucune jeune candidature ou l’émergence de nouveaux acteurs politiques. Et il ne mâche pas ses mots en déclarant : « Les Français ont droit à un débat d’idées, pas à une guerre d’égo » et de rajouter « notre classe politique meurt de cet entre-soi, où un petit club verrouille le système et ne prépare jamais la suite »
En définitive, entre ceux qui estiment que la primaire propose trop de candidats et ceux qui dénoncent son système comme fermé et peu propice aux débats, on n’a pas fini d’ergoter. Vivement que les débats de fond commencent.