Ca y est, Donald Trump a remporté sa première victoire, en capturant le parti Républicain, au terme d’une campagne de 9 mois. Prochaine étape: la Maison-Blanche. J’avais déjà parié sur sa victoire en septembre et en janvier dernier, et je suis prêt à parier une pizza avec quiconque veut tenter sa chance, que Trump laminera Hillary Clinton lors des prochaines élections présidentielles. Pourquoi? Parce qu’il incarne une certaine forme de renouveau, alors que son adversaire probable n’incarne paradoxalement rien d’autre que le siècle dernier.
Les années Trump sont devant nous…
Quelques mois seulement séparent pourtant ces deux personnalités, Trump est de juin 1946 et Clinton d’octobre 1947. Ce ne sont pas des jeunots, certes. Mais l’une représente la politique américaine à l’ancienne: femme d’un ancien président, impliquée en politique depuis presque trente ans, elle est probablement plus expérimentée sur ce plan là que son adversaire dans ce domaine là; elle a déjà eu à tenir des responsabilités au gouvernement, est internationalement connue et reconnue, incarne le visage féminin de la politique américaine. Mais elle reste un animal du 20ème siècle. Sa gestion chaotique de l’histoire de son serveur mail privé, utilisé dans le cadre de ses fonctions, illustre un mélange des genres peu à son honneur. Etrangement, je pense qu’elle aurait eu dix fois plus de chances de l’emporter si elle s’était présentée à la place de son mari qu’aujourd’hui.
Car elle doit faire face à un OPNI, un objet politique non identifié. Une météorite, arrivée tard en politique, qui a réussi son OPA sur le GOP en un rien de temps, à la manière d’un raider. Un gars sans foi ni loi, qui tient des discours parfois abjects, mais qui se pose avec un certain succès en défenseur de l’Amérique profonde, celle qui n’a pris que des coups et des blessures depuis quinze ans: attaque contre les tours du WTC, crise économique, enlisement militaire au proche et moyen orient. L’américain moyen ne peut plus être arrogant, il doit jouer profil bas. Le passeport bleu qui fut jadis le plus puissant du monde peut de nos jours coûter la vie de celui qui le porte.
Quand Obama incarnait le président digital – déjà 21e siècle – Trump incarne le candidat qui veut prendre sa revanche sur l’élite digitale. Trump n’est probablement pas le candidat de la Silicon Valley, mais plutôt celui de ceux qui pensent qu’on en fait trop pour la Valley, et pas assez pour les autres. Le candidat du repli sur soi plutôt que de l’ouverture au reste du monde – l’anti-Obama, comme le définit Dave Winer. Il préfigure une nouvelle ère de dirigeants qui pourraient prendre le pouvoir, un peu partout dans le monde occidental, au sortir de huit années de crise. Ni la France, ni le Royaume-Uni, ni même l’Allemagne ne sont à l’abri de telles orientations.
Le projet de Donald Trump, c’est de démarrer un nouveau cycle, Make America great again. Nul ne sait s’il y parviendra (et j’ai moi-même de gros doutes), mais une chose est sûre, il marquera son époque, et débutera probablement, d’ici moins d’un an, ce que les historiens futurs appelleront sans doute les années Trump. Espérons qu’elles ne soient pas aussi difficiles qu’elles semblent devoir l’être…
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