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Résistances 7 - au présent - par François Godard et l'Inquiétant suspendu

Publié le 05 mai 2016 par Onarretetout

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La salle de l’Espace Jemmapes, la Scène du Canal, a un peu changé. Des tables rondes lui donnent désormais un aspect de cabaret et un bar, au fond de la salle, propose des boissons. Et le spectacle de ce soir-là diffère aussi de ceux que j’y ai vus précédemment, s'agissant d’un cycle, Résistances, commencé avec ceux de 14-18 et la Chanson de Craonne, il y a dix ans.

Des résistant-e-s, François Godard nous en a présenté-e-s, traversant ainsi un siècle, une famille, des proches, rythmant le tout avec des chansons. Nous sortions de la salle ragaillardis d’avoir retrouvé ces héros du quotidien, celles et ceux qui avaient su dire non, et que le conteur avait su nous rendre familiers. Mais aujourd’hui, que faire ? Cette question hante plusieurs ouvrages en cours. Que dire ? Que raconter ? Quels récits doit porter le conteur ? Dans un demi-sommeil, il se laisse visiter par des chansons mais ça ne le satisfait pas. Et puis le quotidien ne lui laisse pas de repos. La famille, la maison, la tournée… C’est alors que s’impose à lui un conte, le premier sans doute à avoir été écrit, dans cette région de la Mésopotamie qui est aujourd’hui l’Irak et où la guerre n’en finit pas. Ce n’est pas pour fuir qu’il raconte cette histoire puisqu’il est traversé de questions, de nécessités. Le conteur cherche dans ce récit fondateur les chemins pour des réponses aujourd’hui. Mais nous ne trouverons pas de réponses toutes faites. « Qui suis-je, demande François Godard, pour dire ce qu’il conviendrait de faire ? » Et pourquoi rentrer chez soi ? Et pourquoi rester dans la nuit debout ? 

Nous sommes sans doute nombreux à nous poser ces questions. Quelles résistances maintenant ? En quoi l’histoire de Gilgamesh et de son alter ego Enkidu peut-elle nous aider ? Sinon à être humain, humain jusqu’à la mort. Choisir cette histoire, c’est nous situer dans l’épopée du récit de l’humanité, de l’écriture, une épopée qui n’a jamais pris fin, et qui nous rappelle que c’est à chaque instant que notre histoire commence. C’est à chaque fois que nous sommes plusieurs et que quelqu’un vient au-devant de nous et nous parle. Ce n’est pas un dieu (de ceux qu’affronta Gilgamesh), c’est un humain et ça pourrait être celui-ci ou celle-là, porteur de mots, de questions, et cherchant à partager, à avancer ensemble parmi elles.


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