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SCIENCES / NATURE > Mortalité des abeilles : un des grands questionnements de l’étude "EPILOBEE"

Publié le 04 mai 2016 par Fab @fabrice_gil
L’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) confirme la forte mortalité des abeilles dans l’Union Européenne. La Belgique arrive en première place pour la mortalité hivernale, la France pour celle de saison.

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Financée par la Commission européenne, conduite par Sophia Antipolis de l’Agence Nationale de sécurité Alimentaire (ANSES) et le Laboratoire de Référence de l’Union Européenne (LRUE) pour la santé des abeilles, EPILOBEE a permis d’évaluer la mortalité des abeilles domestiques de 5.798 ruchers répartis dans 17 pays de l’UE. Publiés il y a deux ans, les premiers résultats avaient révélé un net gradient Nord-Sud dans la mortalité alarmante des abeilles. La nouvelle version finale confirme toujours ce résultat. Seuls 5 pays dépassaient le seuil de 10%, jugé acceptable pour la mortalité hivernale. S’il n’existe pas de seuil défini comme "acceptable" pour la mortalité de saison, ces chiffres sont tout de même jugés très élevés.Les pratiques apicoles en questionDifficile de déterminer les raisons de ces disparités intra-européennes. EPILOBEE, photographie européenne de la mortalité des abeilles, ne comporte "pas d’analyse de causalité", rappelle Magali Ribière-Chabert, chef de l’unité pathologie des abeilles du laboratoire de l’ANSES. Des facteurs de risques ont toutefois été étudiés, pointant notamment un rôle des pratiques apicoles. On observe moins de mortalité "chez des apiculteurs professionnels, ayant une expérience supérieure à cinq ans, membres d’associations ou qui suivent des formations, qui assurent un suivi de leur élevage par un carnet d’apiculteur", indique la chercheuse. Autre facteur associé à la mortalité, la présence de varroase, maladie parasitaire due à l’acarien Varroa destructor, ou encore la loque américaine pour la mortalité de saison.Pesticides : les néonicotinoïdesLe projet initial soumis à la Commission mentionnait l’analyse des pesticides, mais curieusement le sujet a été écarté, faute de faisabilité technique. Au grand dam des associations, dont l’Union nationale de l’apiculture de France (Unaf) et son porte-parole Henri Clément, il y avait là "une volonté de ne pas trouver". "Ce n’était pas réalisable", juge Magali Ribière-Chabert, notamment parce que les méthodes d’analyse des pesticides dans les matrices d’abeilles (corps de l’abeille, larve, "pain d’abeille", miel) n’étaient pas au point. "Cela posait plusieurs problèmes : les méthodes d’analyse, le choix des molécules à analyser, à quel moment prélever… à la fin d’EPILOBEE, nous étions prêts pour certaines molécules, pas pour d’autres, cela dépendait du nombre et de la variété de ce qui devra être recherché". Début 2015, l’Efsa a lancé un nouveau projet européen sur plusieurs années, MUST-B, avec plusieurs groupes d’experts cherchant à déterminer les divers facteurs à analyser, notamment au regard des pesticides. Impliquée dans le projet, l’équipe de l’ANSES ré-analyse les résultats d’EPILOBEE en fonction de la localisation des ruchers au cours de l’étude, notamment selon le type de parcelles agricoles. FG

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