Titre : Le chant des stryges, T15 : Hybrides
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Richard Guérineau
Parution : Avril 2013
« Hybrides » est le quinzième tome de « Le chant des stryges ». Il s’inscrit dans la troisième saison de cette grande saga du neuvième art. C’est à travers cette histoire que j’ai découvert Eric Corbeyran. Depuis, je suis pas à pas le rythme de parution des productions de ce scénariste. Pour cette série, il s’est associé à Richard Guérineau. Ce dernier est chargé d’illustrer ce grand thriller fantastique. Les deux auteurs ont également travaillé ensemble sur la trilogie « Le syndrome de Hyde ». La couverture de ce nouvel album nous présente Debrah, l’héroïne principale. Elle semble chercher quelque chose dans un univers chaud et désertique. Dans le ciel se dessine, les traits de personnages monstrueux. Sont-ils liés avec le titre « Hybrides » ? Il ne restait plus qu’à se plonger dans la lecture pour en savoir davantage…
La quatrième de couverture se construit autour du texte suivant : « Après la chute de l’empire Weltman, les alliances se font et se défont, de nouveaux alliés s’imposent, de nouveaux dangers surgissent mais l’avenir est entre les mains d’une seule. » Voilà qui ambitieux et intriguant. La « seule » évoquée est Debrah qui est le personnage central de l’intrigue globale. Il va sans dire qu’il me paraît impossible de s’immerger dans ce tome sans avoir lu les précédents. Il s’agit d’une série au long cours dont chaque nouvel épisode s’appuie sur les événements et les informations contenus dans les précédents.
Une saison 3 comme quête d’hybrides.
Dans la saison en cours, on découvre Debrah se mettre en quête des autres hybrides. Une fois le regroupement effectué, elle envisage de leur faire prendre une décision importante. Quelle attitude adopter à l’égard des Stryges ? L’opus actuel nous immerge au milieu des recherches de l’héroïne. Mais, l’intrigue ne se réduit pas à cela. Beaucoup de trames parallèles naissent et sont amenées à s’entremêler. Les intérêts des différents protagonistes sont parfois ambigus et le lecteur a parfois du mal à connaitre le rôle et le camp de chacun. Notre empathie va essentiellement en direction de Debrah et de Nivek, les deux personnages centraux de la série depuis le premier jour. Cette saison marque d’ailleurs une évolution certaine de leurs relations et cela participe à l’atmosphère particulière des derniers épisodes. Cela remet en cause un des rares piliers stables de la saga.
Tout cela n’empêche pas la narration de nous offrir quelques révélations. Le travail de Debrah et de ses acolytes amènent vers une avancée scientifique remarquable. Il reste donc à savoir qui en tirera profit et par quelle utilisation. La conclusion de l’album ouvre des perspectives intéressantes quant au seizième épisode. La dimension fantastique immergée dans un univers actuel est toujours aussi bien exploitée par les auteurs. Le fait de rendre cohérente dans notre Histoire la présence de ces êtres imaginaires facilite et intensifie notre immersion dans l’histoire. Le mécanisme est bien rodé et tourne une nouvelle fois à plein régime.
Du côté du dessin, le travail de Richard Guérineau est toujours aussi sérieux. Il ne révolutionne pas le monde de l’illustration mais colle parfaitement au côté rythmé et dynamique de l’histoire. De plus, son trait est suffisamment précis pour donner une identité graphique aux nombreux protagonistes qui accompagnent notre lecture. C’est une performance car après autant de tomes, le casting commence à être long. Je suis moins fan des couleurs qu’au début de la saga. Le changement sur ce plan là depuis quelques épisodes ne m’a pas ravi. Malgré tout, la lecture reste très agréable.
En conclusion, « Hybrides » offre une suite convaincante à une série qui dure depuis quinze ans. La trame est toujours aussi prenante et mes attentes à chaque nouvelle parution toujours assouvies. Il ne me reste donc qu’à conseiller aux novices de partir à la découverte de ses créatures ailées et aux adeptes de découvrir rapidement le dernier acte en date des aventures de Debrah. Quant à moi, j’attends la suite. Mais cela est une autre histoire…