Ma #digitaldetox

Par Laurielit @bloglaurielit

*Photo prise dans un restaurant à Chicago - Avril 2016

Ça faisait un moment que j’y pensais. Une amie qui m’est très chère avait déjà abandonné son compte Facebook pour se réorienter dans le moment présent et m’avait assuré que ça ne lui manquait pas. Puis il y a eu des articles que j’ai lus sur le « FOMO » ou le Fear Of Missing Out, c’est-à-dire la peur de manquer un évènement, de ne pas être au courant alors que tout le monde l’est. Imaginez ! Vous avez décidé de passer une soirée cocooning dans votre canapé, vous vous en faites une joie, vous avez mis vos chaussons poilus tout doux, programmé la télé, préparé un plateau repas. Au moment où vous allez savourer cette soirée, vous regardez votre téléphone. Un groupe Messenger de vos collègues s’est créé et propose une sortie ce soir. Dès cette minute votre soirée à vous n’aura plus la même saveur car vous allez hésiter, peser le pour et le contre et cette peur de « louper quelque chose » s’est installée. Que vous décidiez d’y aller ou de rester chez vous, dans tous les cas, votre soirée « rêvée » n’aura plus la même saveur et le lendemain bien entendu, tout le monde parlera de la sortie entre collègues…Cette peur devait bien exister avant, ne nous leurrons pas. Le téléphone sonnait, point barre mais la multiplicité de ces cas, l’ultra sollicitation, la peur de manquer, la peur de décevoir si on répond « non », il a été prouvé que tout cela s’est accéléré à l’ère digitale. L’article parlait alors de « JOMO », c’est-à-dire « Joy Of Missing Out », la joie de se retrouver pour soi et de louper quelque chose !

A titre personnel, je me suis aussi rendue compte que le digital et notamment les réseaux sociaux, l’ultra connexion virtuelle prenait de plus en plus de place sur mon temps personnel et que j’aimais ça ! Sauf que je me suis retrouvée dans des situations absurdes à regarder compulsivement mon téléphone, ouvrir l’appli FB ou Twitter ou LinkedIn pour la 3e fois en une minute pour…. « m’occuper ». Et là j’ai commencé à me dire que ce n’était pas normal. Quand on poste quelque chose sur Facebook, bien souvent je l’ai fait au détriment de vivre quelques minutes de cette chose. Par exemple, je suis en concert, je prends une photo et hop je veux la mettre sur FB. Le temps de la mettre, de me connecter, d’écrire le message, de la poster, j’ai perdu quelques minutes de ce moment, de ce concert. Puis évidemment après, je regarde régulièrement les like, les commentaires, je réponds…

Attention je ne dis pas que je n’aime pas l’ère digitale ! Bien au contraire, je l’adore. Elle permet de faire des choses folles, de se parler en étant à l’autre bout du monde, de se retrouver quelque part facilement parce qu’on se rend compte qu’on y est au même moment, de faire circuler de l’information, de multiplier la solidarité, de se parler. J’essaie simplement d’en avoir une utilisation plus modérée ou plus normale selon moi.

Alors les vacances approchant, j’ai décidé d’entamer une digital detox, à savoir ne pas me connecter à Facebook, Twitter, Messenger, LinkedIn, mes emails pendant quelque temps. Ainsi je suis partie à Porto pour un séminaire de travail. « Avant » j’aurais mis ce statut sur Facebook. Pourquoi ? En vrai de vrai, pourquoi ? Besoin de reconnaissance ? Besoin de prouver que ma vie est trépidante ? A qui ? Même questions quand je suis partie à Chicago pour les vacances. Vraie belle raison de mettre ce statut non ?

Ne pas le faire m’a fait poser ces questions. Ne pas me connecter m’a fait m’apercevoir que bah oui effectivement ça ne manquait pas. Bien-sûr quand on est connecté on partage plus, c’est vrai et j’aime ça mais ne pas se connecter permet aussi de se concentrer sur les vrais moments avec les personnes réelles en face de soi. Je ne dis pas que je ne me connecterai plus parce que pendant ces 10 jours, j’ai regardé à deux trois reprises et vous savez quoi, je savais ce que j’allais y trouver. C’était agréable et c’est cette utilisation que je souhaite désormais avoir. Alors ne vous étonnez pas chers amis si vous ne me voyez plus aussi souvent liker, commenter, poster…je suis là, un peu en retrait, je vous regarde, je vous aime toujours mais je passe moins de temps dans ma vie virtuelle pour mieux être dans ma vie réelle…