Pourras-tu dormir, sans
qu’au-dessus de toi
je bruisse
Comme couronne de tilleuls ?
Sans qu’ici je veille et dépose mots tout proches
comme paupières,
sur tes seins, sur tes membres, sur ta bouche.
Sans que je te referme à clé
et que je te laisse seule avec toi-même
comme jardin en profusion
de mélisses et d’anis étoilés.
***
Rainer Maria Rilke (1875-1926) – Traduit de l’allemand par Gil Pressnitzer