SANTÉ > Cœur Carmat : plus qu'un succès médical, un succès médiatique

Publié le 03 mai 2016 par Fab @fabrice_gil
"Une" du Parisien, interview sur RTL, ouverture du journal télévisé de TF1… Le professeur Alain Carpentier ne compte plus ses apparitions dans les médias. L’homme s’offre une nouvelle visibilité en qualité de finaliste du Prix de l'inventeur européen 2016. Et ça rapporte !

Cœur Carmat : plus qu'un succès médical, un succès médiatique" /> Cœur Carmat : plus qu'un succès médical, un succès médiatique" border="0" title="SANTÉ > Cœur Carmat : plus qu'un succès médical, un succès médiatique" />

Le coeur artificiel fabriqué par la société Carmat a déjà été implanté sur quatre patients dans le cadre d'un essai clinique. Tous sont décédés I afp.com/FRANCK FIFE


Le prestigieux Prix de l'inventeur européen 2016 est décerné par l'Office Européen des Brevets (OEB) aux scientifiques, chercheurs et ingénieurs dont les inventions brevetées auprès de l'Office ont contribué au progrès technologique, au développement social et à la croissance économique. 15 finalistes ont été sélectionnés par un jury international indépendant parmi près de 400 inventeurs, originaires de 13 pays. Le professeur Carpentier est l'un des 3 finalistes dans la catégorie Œuvred'une vie, pour ses travaux sur le cœur artificiel Carmat. "Nous sommes très heureux de cette nomination pour le Professeur Carpentier et pour Carmat. Elle souligne une nouvelle fois l'excellence du parcours du Professeur, le potentiel exceptionnel de la prothèse pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque terminale, et met en évidence les perspectives de développement économique de la société en Europe et dans le monde" déclare Jean-Claude Cadudal, Président de l’entreprise de prothèse cardiaque.Une communication particulièrement rodéeAlain Carpentier a toujours orchestré sa communication en électron libre. Faute de consulter des publications scientifiques ou contenus similaires dans les congrès médicaux, il faut se contenter de récits impressionnistes, d’annonces laconiques. Curieusement, les seuls chiffres disponibles sont ceux de la santé financière de Carmat, société cotée. Et la santé des patients ? Fin décembre 2013, la première implantation avait suscité une vive émotion mais aussi une immense tempête boursière : l’action avait bondi de 105 euros à près de 150 euros avant de retomber au même niveau. En mars 2014, après le décès du premier patient, elle s’était effondrée à 85 euros en une séance, et son cours avait même dû être suspendu, le temps que les investisseurs reprennent leurs esprits. "Demain ne meurt jamais", pas pour tout le monde.900 g pour malades riches et corpulentsSi un marché colossal s'ouvre à Carmat depuis quelques années -environ 100.000 malades en Europe et aux États-Unis ne pourront pas recevoir de transplantation, faute de greffons- tous ne pourront bénéficier du cœur artificiel. 10.000 personnes seulement seraient concernées. L’appareil de 900 grammes, plus lourd qu'un cœur humain (300 g), ne peut être implanté que chez des personnes corpulentes : il est compatible avec 70% des thorax des hommes et 25% seulement de ceux des femmes. Autre obstacle, son prix : 160.000 euros environs à lui tout seul, autant qu'une greffe et ses suites opératoires.  Les plus fortunés, sauf si la Sécurité sociale le rembourse, pourront se l'offrir… ou mourir ? A terme, le marché reste potentiellement énorme : en Europe et aux Etats-Unis, plus de 20 millions de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque. 40 % des patients décèdent dans l’année suivant la première hospitalisation.
Des fondateurs et des actionnaires prestigieux sont fortement impliqués : Airbus Group (Matra Défense), Truffle Capital, leader européen du capital investissement, l'investisseur de capital risque d'Air Liquide, CorNovum, holding d'investissement détenue à parité par Bpifrance et l'Etat, les family offices de Pierre Bastid (ZAKA) et du Dr Ligresti (Santé Holdings S.R.L.) ainsi que les milliers d'actionnaires, institutionnels et particuliers font confiance à Carmat. Les opérations financières semblent plus profitables, que les opérations chirurgicales. AF