Mardi 3 juin. 10h. Deux experts du Pôle VICA (Veille Innovation Conception et Amélioration continue) m’ont donné rendez-vous dans les laboratoires de ont déjà partie de notre quotidien, il y a fort à parier que nous en retrouverons d’autres d’ici 5 à 10 ans, voire plus.
A peine le temps de prendre connaissance de l’intérieur d’une portière de voiture éco-conçue, fabriquée par Faurecia avec des matériaux présentées pendant l’exposition, qu’il nous faut déjà rejoindre Julien Barthelat (Chargé de Projet).
Le Pôle VICA accompagne notamment les professionnels du secteur automobile (comme Trêve, Renault Trucks, Faurecia) dans leurs démarches d’innovation et d’amélioration continue. Les connaissances et compétences mises en œuvre par ces experts s’appuient notamment sur une parfaite connaissance des enjeux et des contraintes de l’ergonomie automobile, sujet de notre rencontre.
Le Français moyen ont grandi (en moyenne de 2,1 cm pour les femmes entre 1970 et 2006 et 5,5 cm pour les hommes). De plus, 26% de la population adulte française (15 ans et plus) est en surpoids et 8,3% en obésité. Le surpoids est observé plus majoritairement chez les hommes (1 sur 3) que chez les femmes (1 sur 4). Son habitacle automobile va devoir s’adapter à ses nouvelles mensurations : assise, recul du siège, positionnement des pédales, installation des accessoires…
Les bases de données anthropométriques en matière d’ergonomie de siège automobile travaillent sur les mesures suivantes :
- longueur fesse – creu poplité (488 sur l’image ci-dessous)
- hauteur du creu poplité – sol (456 sur l’image ci-dessous)
- largeur du bassin, sujet assis
En ce qui concerne le poste de conduite, les contraintes suivantes doivent également être prises en compte :
- Accessibilité des commandes
- Mains sur volant
- Pieds sur pédales (embrayage, frein, accélérateur)
Si les départements ergonomie de l’automobile sont très attentifs aux évolutions morphologiques, il convient également pour eux de compléter leur approche du confort vécu à bord par l’étude des différents usages quotidiens :
- transformer son habitacle en bureau avec ordinateur, téléphone et nouveaux systèmes de communication (Internet) :
o face à la multiplication des équipements, passage au « tout sans fil »
- accompagner et chercher ses enfants à l’école :
o siège rotatif évitant d’avoir à se contorsionner et glisser une partie de son corps à l’intérieur du véhicule
- sport :
o système de micro-encapsulation d’odeurs dans la mousse / le tissu du siège, de la moquette ou du coffre
- changer son bébé :
o reconcevoir l’espace « passager avant »
- rentrer et sortir facilement du véhicule :
o assise plus haute pour se relever plus facilement
- repos pour les passagers :
o inclinaison du siège pour offrir l’angle dit « zero gravity » (127° entre le tronc et les jambes)
- course, shopping :
o porte coulissante automatique
o siège conducteur pivotant à 180° pour sortir son véhicule d’une place de parking en marche arrière, mais avec le siège orienté vers l’arrière du véhicule
- nettoyage de l’intérieur du véhicule :
o siège mince pour faciliter l’accès aux recoins sous le siège (et augmenter la perception de l’habitabilité)
- gêne vasculaire et musculaire du conducteur :
o poche à air permettant de simuler le changement de position et donc de points de pression
o changement automatique (sans grande amplitude) de position sur siège électrique du conducteur au cours du voyage
Les constructeurs automobiles ne semblent pas encore prêts aujourd’hui à sortir de la vision stéréotypée du siège automobile. Il serait pourtant judicieux de développer le poste de conduite et les sièges « passagers » de façon asymétrique, pour être plus près notamment des usages des passagers (repos, utilisation Internet / TV, communication entre le passager avant et les passagers arrière). Un travail spécifique pourrait ainsi être réalisé sur les formes, les matières et la modularité des sièges « passagers ».
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