Le sociologue Horacio González était avant-hier à la Feria del Libro pour présenter son troisième roman, intitulé Malentendidos (Malentendus). Un titre bien étrange eu égard à la façon dont l'auteur a défrayé la chronique politique ces derniers temps avec sa démission de la Bibliothèque Nationale et ses prises de position contre la manière dont les choses tournent dans l'institution. Qui plus est, Horacio González a publié deux romans en 2014 et 2015, c'est-à-dire alors qu'il en était le directeur, une charge qui laisse généralement peu de temps pour l'écriture. Página/12 s'attarde longuement ce matin sur cette présentation au Salon du Livre et la rédaction en fait la une de ses pages culturelles. Cela prouve au moins une chose : il y a toujours de la place à la Feria del Libro pour l'opposition.
Ce nouveau roman semble bien appartenir à cette littérature kirchneriste, qui reste passablement obsédée par les années sombres de l'Argentine et qui fait toujours revenir en boucle les mêmes figures historiques, en tête desquelles se trouve bien entendu Perón, qui est mis à toutes les sauces, et les grands intellectuels de la pensée nationaliste. Dans ces œuvres, il y a une forme de militantisme nombriliste un peu lassant (et agaçant pour beaucoup de gens), une forme complaisante de nostalgie vis-à-vis des temps sombres et bien peu d'élan vers l'avenir. Cela tourne à la recette et à l'heure où un projet d'avenir, celui des Orchestres et Chœurs d'enfants et d'adolescents du Bicentenaire, est mis à mort par le gouvernement, il est assez désagréable de voir ce quotidien, qui devrait le soutenir avec force, préférer mettre à sa une cultuelle cette présentation en lieu et place d'un projet pédagogique qui mérite tout son intérêt.
Pour en savoir plus sur le nouvel opus de González, lire l'article de Página/12.