Image tirée de la page Facebook de soutien au programme
Ce n'est pas vraiment une surprise depuis la victoire électorale de Mauricio Macri et la nomination de son ministre de l'Education. C'est déjà Esteban Bullrich qui était à la tête du ministère de l'Education portègne qui avait fait écarter le musicien Claudio Espector du programme d'enseignement qu'il avait fondé il y a une dizaine d'années pour apporter la musique aux enfants des quartiers défavorisés avec des professeurs de première qualité dont plusieurs instrumentistes du Teatro Colón. Claudio Espector avait fait appel aux tribunaux sans pouvoir regagner son bureau, dont il restait privé malgré le référé de la justice en sa faveur.
Samedi, Claudio Espector a appris qu'il était aussi révoqué de son poste de coordinateur national du programme, dont le démantèlement a été annoncé en début d'année : le programme sera désormais du ressort des provinces, l'Etat national se désengageant. Autrement dit, le programme est mis à mort. Peu de provinces ont les moyens et la volonté de développer ce type d'enseignement qui permettait pourtant à des gamins de trouver leur dignité de citoyen, d'éviter les pièges de la délinquance qui les guettent dans leurs quartiers mités et de maîtriser peu à peu des langages et des expressions qui sont l'apanage des classes supérieures.
Ce soir, Claudio Espector donne une conférence de presse. Il est soutenu par plusieurs syndicats et par de nombreux parents d'élève.
Répétition de La Bohème avec les enfants du Chœur dit aujourd'hui du Bicentenaire
C'était en août 2013
Je garde le souvenir fabuleux d'avoir passé une journée avec les enfants, entre une école entre La Boca et Puerto Madero, un samedi, et les répétitions (ci-dessus) d'un chœur d'enfants au Teatro Avenida : ils travaillaient sur une production de La Bohème, de Puccini, un vrai opéra, dans un vrai théâtre, avec des vrais chanteurs, des vrais musiciens, un vrai chef et une vraie metteuse en scène. Les gamins étaient resplendissants, heureux et excellents musiciens et acteurs qui plus est... Quel désastre que la disparition de cette institution pédagogique !
Curieusement, Página/12 en parle ce matin sans mettre son article en valeur. Il faut même fouiller sérieusement le site Internet pour le trouver et le lire !
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 consulter la page Facebook de soutien au programme dans la Ville de Buenos Aires consulter la page Facebook des Amis du programme.