Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction!
Dysturb est un collectif de photographes né en mars 2014 en France, à l’initiative de Pierre Terdjman, photojournaliste. Au retour d’un voyage en République Centrafricaine et touché par la situation de ce pays en guerre, il décide donc de publier à travers une série de photos, les conditions de vie des populations africaines et souhaite les faire partager. Il décide alors d’exposer ses photos dans la rue.
Son objectif? Montrer la réalité et l’actualité au public. "L’idée, c’est d’interpeller le public parce que les gens ne veulent pas savoir ce qu’il se passe dans le monde, alors on leur impose des images qu’ils ne vont pas chercher par eux-mêmes."
Dysturb est maintenant présent dans plusieurs grandes villes du monde, dont New York et Melbourne. Confrères et amis ont vite rejoint le mouvement. Deux ans après, on compte plus d'une centaine de photos collées avec le logo Dysturb, de Paris à Sarajevo en passant par Montréal...
Le regroupement vise un idéal photojournalistique "sans influence commerciale", peut-on lire sur le site Web. "Le photojournalisme a le pouvoir de véhiculer d'importantes informations pouvant combattre les stéréotypes, provoquer une discussion et de conscientiser la population sur de grands enjeux."
Selon Pierre Terdjman, coller des photos géantes est un bon moyen de rendre visible le travail des photographes reporters qui partent souvent plusieurs mois dans des pays dangereux et qui, par la suite, publient peu de clichés dans les magazines. A travers cette initiative, Dystrub propose un autre média, une autre façon de s’informer avec une actualité étrangère importante, comme les droits de l’hommes, et qui n’est pas forcément assez relayée. "Quelque part, c'est une démarche d'utilité publique", ajoute le reporter.
Le mode opératoire est bien rodé: une équipe de photographes déterminent un emplacement stratégique, déboulent en scooter, surveillent les alentours, puis collent clandestinement des tirages géants sur les murs des villes.
Le collectif se défend de faire du vandalisme ou d’endommager le domaine public. Ils assurent qu’ils n’utilise que des adhésifs à base d’eau. "De toute façon les images ont des durées de vie éphémères: quand elles ne sont pas retirées dès le lendemain par les services de nettoyage, elles se font recouvrir par des œuvres de street art ou des affiches politiques. Clairement, on fait chier plein de monde. C'est le but du jeu", assume Pierre Terdjman.