"Mettez-nous encore quatre Dragibus, six Schtroumpfs, deux Cocobat, un Acidofilo cola et... deux Oeufs au plat. Non, attendez, non, mettez un seul Oeuf et ajoutez plutôt un Dentier Dracula."
Manelle est aide à domicile. Elle reste à peine une heure chaque jour chez les personnes âgées chez qui elle travaille, et entretient avec eux des relations plus ou moins amicales. Avec Samuel, c'est différent, lui elle l'embrasse, malgré les interdictions du règlement, et reste une fois par mois déjeuner avec lui. Au dessert, il y a toujours une forêt noire, elle ne sait pas vraiment pourquoi, c'est comme ça. Elle ne connaît pas encore Ambroise, thanatopracteur de son état, qui vit chez sa grand-mère et a du mal, à cause de son métier, à trouver l'amour. Il est également fâché avec son père, le grand ponte, spécialiste du cancer, prix Nobel, mais ça c'est une autre histoire. En attendant, un voyage vers la suisse va rassembler tout ce petit monde, un voyage à l'objectif pas très gai, mais aux conséquences assez inattendues...
Jean-Paul Didierlaurent nous conte là une bien jolie histoire. Et j'ai aimé retrouver dans ce nouveau roman les rares petites piques de fantaisie et d'ironie qui m'avaient séduites dans Le liseur de 6h27. Pour autant, je dois être honnête, malgré les qualités évidentes de ce roman, la déception est un peu au rendez-vous. Il m'a semblé en effet que ce récit là était un peu convenu, moins ambitieux que le précédent, moins original dans les détails, trop plein de bons sentiments. L'auteur a cependant un certain talent pour croquer la vie de son aide à domicile, et les détails justement y sont assez justes et précis. Il en est de même pour le métier qu'exerce avec passion Ambroise, très documenté. Je ne sais pas, je crois que j'ai du mal, sans doute parfois, avec les trop jolies histoires. J'aurais aimé que ce livre soit un peu plus corrosif, ... oui voilà qui m'aurait plu davantage.
Editions Au Diable Vauvert - 17.50€ - Mai 2016
J'ai beaucoup pensé en lisant ce livre au film de Stéphane Brizé sorti en 2012 Quelques heures de printemps... vu en octobre dernier, peut-être donc alors une histoire de comparaison...