Naceur Ben cheikh est un peintre quijamais , m’a-t-on dit, ne peint pour ne rien dire , ni pour traiter une toile mineure. Cest un bon peintre, voilà tout. il a exposé avec le « Salon de la jeune peinture » en 1965, « Le Groupe de cinq » en Décembre 1966 avec Belkhodja, Mahdaoui, Fabio et Juliette Garmadi. Cette année son exposition se tiendra à Paris à la Maison des Arts et des Lettres à la Sorbonne .
Il est à Tunis, pour le moment. Tel que ses amis m’en avaient fait le portrait, Naceur Ben Cheikh est inépuisable de connaissances tant en ce qui concerne l’histoire de l’Art en général que du sien en particulier. qu’il contrôlepresque avec sévérité(il prépare une mîtrisedont le sujet est « la critique d’art d’expression arabe et ses rapports avec l’art contemporain »). Comme il m’avaitde plus donné rendez-vous à la Galerie des Arts , à cause de l’ambiance picturale, je pensais que l’interroger sur ses étudeset ses activités en France serait une tâche difficile . Pas du tout. Il est très spontané.
— Dans le cadre , d’une maîtrise de spécialisation qui s’étale sur deux ans – contrairement à celle qui fait suite à une licence d’enseignement et qui ne demande qu’une année d’études. Il y atout d’abord deux certficats dont l’un se rapporte à la méthodologie et le second à un sujetà plusieurs options au choix. Pour
ma part , j’ai choisi de consacrer mon second certificatà la muséologie . Dans ce cadre, je suis actuellement des stages d’initiationau laboratoire du Musée du Louvre et au Musée des Arts et Traditions populaires qui vient d’^tre inauguré recemment . Ce musée a été fondé parmon actuel professeur M. Georges Henri Rivière.La deuxième année est consacrée à la rédactioneffective d’un mémoire de maîtrise. La critique d’art d’expression arabeet le colloque sur la peinture arabe contemporaine qui va se tenir bientôt à Tunis sont les principales préocupations actuelles de Naceur Ben Cheikh. Il enexplique les raisons et de temps en temps , pour affirmer ses connaissances, ouvre sa serviette, feuillette son carnet de notes..Les règles sont pour lui, très utiles.
— Mon propos ce n’est pas tellement de donner des jugements de valeursou d’appréciation, mais de relater « ce qui est » , de trouver par une investigation qui se voudrait objectiveet relèverait de la recherche des caractéristiques de ces écrits et, par là, j’entends soulever le problème du mot utilisédans cette disciplineainsi que la vision qu’il pouurait donnerau public de l’art contemporain.
Le problème n’est pas une question de langue. Il a été prouvé quela langue arabeest capable d’exprimer notre époqueet sa civilisation technicienne, mais il y a celui de l’entendementet d’une définition « El Istilah » en commundu sens de certains mots techniquesutilisés dans les différents pays arabes.
Un exemple : l’Art Abstrait est traduiten Arabe en Tunisie par « Fan tajridi », certains critiques égyptiensutiluisent le mot « tashkiki ». De même pour la traduction d’art plastique , on utilise ce même qualificatif et ceci est à l’origine , en premier lieu, d’acceptionsdifférentesd’un pays arabe à un autreet de confusion entre des signifiés différents.
Et comme une tâcheaussi difficileet aussi importanteque celle qui consisteà résoudre ce problème se situe au-delà de la compétence d’un seul chercheur,, j’ai contacté, au mois de Juin 1971, à Paris, le Secrétaire Généralde l’AssociationInternationales des Arts Plastiques pour lui suggérer la réunion, en Tunisie, d’un colloque qui traitera de ce problème de la langue arabe et son expression de la civilisation technocienne. La suggestion a été retenue et au mois de Juillet 1971, M. Malagola, Secrétaire Général de cette association m’informaque l’UNESCO a accepté de financer ce projetet qu’il a contacténotre représentant M. Hédi Turki afin de connaitre l’avis de notre département des Affaires Culturelles
Je dois, à ce sujet, louerl’activité de Si Hédi Turki qui a aussibeaucoup fait pour que cette idée devienne une réalité concrète. A.G.